Lors de sa réunion hebdomadaire qui s'est tenue, dimanche 29 mai, au pied de la Tour de David à l'entrée des murailles de Jérusalem, le gouvernement Nétanyaou a officiellement déclaré la guerre à la cigarette.
Les ministres ont en effet adopté à une forte majorité une série de mesures que certains (fumeurs) ont qualifiées de draconiennes visant à réduire considérablement la consommation en tabac au sein de la population israélienne. En voici quelques-unes : désormais, il sera interdit de fumer à un arrêt de bus ainsi que sur les quais des gares. La vente de cigarettes dans les distributeurs automatiques sera interdite. Sur les paquets de cigarettes où figure déjà la mention « le tabac tue », l'État envisage d'imprimer des images dissuasives. Dans les restaurants, le périmètre réservé aux fumeurs n'excèdera pas les 15 m². Et même sur les terrasses des cafés, ce périmètre ne dépassera pas 25 % de la superficie totale de la terrasse. Les enseignants ne pourront plus fumer dans les cours d'école. Quant à la publicité des marques de cigarette, elle sera limitée dans les journaux et les médias. Enfin, le ministère de la Santé publique s'apprête à créer une « unité de lutte antitabac ». Ces décisions faisaient partie des recommandations établies par la commission mandatée par le vice ministre de la Santé, le rav Yaacov Litzman.
D'ailleurs, l'une des seules recommandations qui aient été repoussées par le gouvernement a été ne plus accorder de détaxes aux cigarettes dans les boutiques du Duty-Free de l'aéroport Ben Gourion ! L'objectif avoué du ministère de la Santé publique est de provoquer une baisse de 35 % dans la consommation de tabac en Israël d'ici la fin de la présente décennie.
Le tabac… au secours du collagène
Non, le tabac n’est pas seulement une substance de dépendance, aux effets éminemment nuisibles ! Une société de biotechnologie israélienne vient de démontrer que le tabac, en tant que plante, contient une substance pouvant soigner les blessures, restaurer les os et les articulations, régénérer le cartilage, les tissus, les tendons et ligaments du corps – cette dernière fonction étant habituellement assurée par le collagène, cette protéine fibreuse présente dans le corps humain.
Malheureusement, à partir de 25 ans, notre corps perd 1,5 % de collagène par an, diminution qui est à l’origine d’arthrite et de douleurs articulaires. Des injections de collagène peuvent alors être prescrites. Jusqu’à présent, le collagène injectable était essentiellement d’origine animale (bovin, porc) ou humaine (récupéré sur un corps après un décès !) ce qui posait des problèmes d’incompatibilité.
La société israélienne CollPlant vient de développer un nouveau collagène à partir de plants de tabac, qu’elle fait pousser en serre dans plusieurs kibboutzim : « Nous sommes les seuls au monde à fabriquer du collagène à partir d’un produit végétal, déclare Yé’hiel Tal, PDG de CollPlant. Avec l’allongement de la durée de vie, la demande mondiale de collagène est immense. Comme le tabac ne fait pas partie de la chaîne alimentaire, il n’y a aucun risque d’infection. De plus, le tabac est une plante facile à cultiver et le climat israélien s’y prête à merveille. Deux mois suffisent pour obtenir un plant de 2 mètres, aux feuilles larges remplies de collagène. »
Cela fait 7 ans que le Professeur Oded Shoseyov, chef du laboratoire de CollPlant et inventeur du collagène végétal, travaille à développer cette innovation. La société, d’abord installée à Yessod HaMaa’la, dans le nord d’Israël, puis à Ré'hovot où elle emploie 45 personnes, est cotée à la Bourse de Tel-Aviv. Elle travaille en partenariat avec le géant pharmaceutique Pfiszer pour créer des applications orthopédiques, et l’agrément de la toute puissante FDA (Food and Drug Administration) lui ouvre l’immense marché américain. Une nouvelle success-story de la biotechnologie israélienne.Par Daniel Haïk,en partenariat avec Hamodia.fr