Deuxième à s'être immolé pour protester contre le manque de justice sociale en Israël, Akiva Mafi est mort à l'hôpital. Le premier à accomplir un tel geste, Moshé Silman, s'était immolé le 14 juillet en marge d'une manifestation des "indignés" israéliens réclamant des réformes.


Un Israélien, le deuxième à s'être immolé par le feu en moins de deux semaines en signe de protestation contre les injustices sociales, est décédé, a annoncé mercredi l'hôpital Tel Hashomer de Tel-Aviv. Agé de 45 ans, Akiva Mafi, handicapé à la suite d'un accident survenu lors de son service militaire, se déplaçait en fauteuil roulant. Il s'est suicidé en s'aspergeant d'essence quelques heures avant les funérailles d'un autre Israélien Moshé Silman qui s'était immolé de la même façon à la fin d'une manifestation réclamant davantage de justice sociale le 14 juillet à Tel-Aviv.

Les parents d'Akiva Mafi avaient affirmé aux médias qu'il avait l'intention de suivre l'exemple de Moshé Silman. Selon eux, il se plaignait de ne pas recevoir suffisamment d'aide de la part des services sociaux et de l'armée ce qui l'avait plongé dans de très graves difficultés financières.

"L'Etat d'Israël m'a volé et m'a laissé sans rien"

Le docteur Yossi Hayek du service des grands brûlés de l'hôpital Tal Hashomer de Tel-Aviv a indiqué à la radio militaire qu'Akiva Mafi "devait subir mardi une première opération". "Nous avons tout fait pour stabiliser sa situation mais ses brûlures étaient trop sérieuse et son décès était prévisible", a ajouté le docteur Hayek.

Le premier drame, celui de Moshé Silman, s'était produit lors d'un défilé marquant l'anniversaire du mouvement social de l'été 2011 en Israël. Avant de s'asperger de liquide inflammable et de s'immoler, l'homme avait lu une lettre pour expliquer son geste. "L'Etat d'Israël m'a volé et m'a laissé sans rien", disait ce message. "J'accuse Israël, (le Premier ministre) Benjamin Netanyahu et (le ministre des Finances) Youval Steinitz pour l'humiliation constante que les citoyens d'Israël doivent endurer quotidiennement. Ils prennent aux pauvres pour donner aux riches".

Le gouvernement avait réagi aux manifestations de l'été dernier des "indignés" israéliens, qui avaient rassemblé des centaines de milliers de personnes contre la vie chère et les inégalités sociales, en mettant sur pied un comité chargé d'examiner diverses réformes. Mais un nombre restreint d'entre elles ont été mises en oeuvre. Lors des défilés d'anniversaire organisés à la mi-juillet, les manifestants avaient repris le principal slogan du mouvement de l'été 2011 : "Le peuple demande la justice sociale" et réclamé la démission du chef du gouvernement Benjamin Netanyahu en scandant "Bibi rentre chez toi". Mais cette année, les organisateurs n'ont pas réussi à présenter un front unifié. Ces trois derniers mois, des tentatives pour relancer le mouvement n'ont rassemblé que quelques milliers de personnes, loin de la mobilisation de 2011 qui avait culminé le 3 septembre avec près d'un demi-million d'Israéliens dans la rue. Source Lci.fr