Orna Shurani (photo de droite) s’apprête à fêter son 84e anniversaire à Nahariya. Née dans une famille hongroise non juive, elle a obtenu le titre de Juste parmi les nations pour avoir sauvé la vie de 27 Juifs entre les années 1944 et 1945. Elle s’est convertie au judaïsme après la Shoah.

Orna, qui s’appelait à l’époque Erna Csizmadia, est née en 1928 en Hongrie dans une famille non-juive. Elle avait deux grandes sœurs, Olga et Malvina.

Lorsque les Nazis ont envahi la Hongrie en 1944, ils ont installé un camp de travail juste à côté de la maison de la famille Csizmadia. Dès que la barrière du camp a été construite, la jeune Malvina a grimpé sur un arbre et s’est mise à converser avec les prisonniers juifs. Elle leur a demandé s’ils avaient besoin d’aide et un homme lui a demandé si elle pouvait expédier ses lettres.

A partir de ce moment là, toute la famille Csizmadia s’est mobilisée pour leur prêter assistance, leur procurant de la nourriture et facilitant leurs liens avec l’extérieur. Elle leur apportait des journaux, expédiait leur courrier et accueillait même chez elle des proches venus leur rendre visite.

Mais à l’approche de l’armée russe, les Csizmadia ont eu peur de voir les prisonniers exécutés ou transportés dans un camp de concentration. Ils ont donc décidé de leur trouver des cachettes sûres et lorsque le moment est venu, Erna et sa mère ont accompagné les travailleurs juifs, au péril de leur vie, chez des fermiers vivant aux alentours. Elles les ont ensuite escortés d’un endroit à l’autre jusqu’à ce que le danger soit enfin écarté.

Après la guerre, Orna et Olga se sont converties au judaïsme et elles ont épousé des hommes qu’elles avaient sauvés. Elles se sont ensuite installées en Israël, suivies peu de temps après par leur mère et leur sœur Malvina.

Olga est décédée en 2006 à Akko et Malvina a quitté ce monde en 2010 à Nahariya. Trois de ses petits-fils ont servi dans des unités d’élite de Tsahal et l’un d’entre eux, lors d’une visite à Yad Vashem, a salué l’allée portant le nom de sa grand-mère.

Orna, quant à elle, a été victime d’une hémorragie cérébrale quelques semaines après que sa maison a été atteinte par deux missiles au moment de la Seconde Guerre du Liban. Depuis cet incident, elle vit dans une maison de retraite de Nahariya, non loin de son domicile, entourée de l’affection de ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants.

L’organisation Atzum, qui œuvre pour que les Justes vivent leur vieillesse dans le confort et la dignité, veille à ce qu’elle ne manque de rien. L’un des volontaires de l’association, impressionné par le destin d’Orna, lui a souhaité de vivre encore de nombreux anniversaires avec sa famille et ses amis. Il a ajouté qu’elle continuerait ainsi à être « une source d’inspiration pour les Juifs, partout dans le monde ».