La lumière éclatante
Le Ram’hal, rabbi Moché ‘Haïm Luzzatto est sans doute
l’un des maîtres les plus prolifiques et les plus innovateurs que le
judaïsme ait connu. Cabaliste et logicien, talmudiste et poète, moraliste,
grammairien et théologien – telles sont les facettes apparemment
antinomiques de la personnalité exceptionnellement riche de ce géant de
la Torah.

Le Ram’hal naît en 1707 dans le ghetto de
Padoue (Italie), qu’il ne quittera qu’en
1734. La virulence des calomnies
et les violentes attaques contre ses écrits
l’obligent alors à abandonner sa ville natale
pour Amsterdam. Dès leur diffusion en
effet, les écrits de Ramhal soulèvent une
polémique sans merci. Ils sont bientôt attaqués
avec une virulence par les rabbins de
Venise, puis par ceux de Francfort lors du
passage du maître dans cette ville en 1735.
En réalité, la raison de cette grande controverse
ne réside pas dans la propagation de
la kabbale par un jeune homme qui irrite
les maîtres de sa génération, mais dans
l’idée du messianisme qui émane de l’oeuvre
ram’halienne. En effet, le Ram’hal, alors
âgé de vingt ans, reçoit la révélation d’un
Maguid – un narrateur céleste, en 1727, qui
lui dicte le Zohar Tin’yana ou le (second)
Zohar de la rédemption. À l’instar de Rabbi
Chimon Bar Yo’haï – le maître du Zohar,
le Ram’hal s’impose dès l’âge de vingt ans
dans le canon Toranique. Pourtant, en 1730,
sous la pression des Sages, hantés par l’idée
du « faux messie », le Ram’hal accepte de signer
un « aveu », sur le conseil de son maître,
Rabbi Yeshaïa Isaïe Bassan. Cet aveu
stipule l’interdiction d’écrire les secrets ou
les révélations sous la forme araméenne du
Zohar. La signature de l’aveu n’apaise pas
les détracteurs du Ram’hal, et les attaques
se poursuivent sans répit, jusqu’au début
de l’année 1735 où il est donc contraint de
quitter l’Italie pour Amsterdam. Il fait une
escale dans le bet midrach de Rabbi Yaacov
Papirach, à Francfort. Il espère que dans
cette ville d’érudits, il pourra s’employer
à dissiper les malentendus dont il est victime.
Mais il est menacé de ‘Herem (anathème),
s’il ne signe pas un second aveu
qui, cette fois, stipule l’interdiction d’écrire
des ouvrages
sur la
kabbale, de
l’enseigner
et même de
l’étudier, avant l’âge de quarante ans.

Après avoir signé, le Ram’hal se rend à
Amsterdam. Dans cette ville il peut enfin
retrouver une vie plus sereine où il compose
des oeuvres ayant trait, non pas à la
Kabbale directement, mais à l’éthique et à
la foi. En 1740, il publie un livre, le traité de
Moussar (morale juive) le plus remarquable
qui ait jamais été écrit : Messilat Yecharim
– La Voie des Justes. Toutes les communautés
de la Diaspora adoptent sans hésiter
cet ouvrage, qui devient ainsi le traité
fondamental de la morale juive. Pourtant,
le Messilat Yécharim est plus qu’un livre
de morale. Le Ram’hal y enseigne la voie
de la perfection qui conduit au but ultime :
la prophétie. Il y montre la voie de la piété
authentique, tant recherchée par les véritables
maîtres de la Torah qui aspirent à
l’union avec D.ieu.

À Amsterdam où il vit jusqu’en 1743, le
Ram’hal publie une dizaine de livres dont le
fameux Dere’h Hachem – La Voie de D.ieu,
véritable somme de la Foi Juive.
En 1743, le Ram’hal quitte Amsterdam pour
se rendre en Eretz Israël, à Acco (Acre).
Trois ans plus tard, en 1746, le 26 Iyar,
alors qu’il n’est âgé que de 39 ans, il décède
des suites d’une épidémie. Il est enterré à Tibériade,
à côté de Rabbi Akiva.

M.S.


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