La désinformation de l’opinion publique est telle que le monde entier est persuadé que la vie à Gaza est insupportable, que Gaza est « une prison à ciel ouvert, que survolent nuit et jour des drones-espions ». La réalité est tout autre.
Les visiteurs occidentaux dont la vision n’est pas biaisée par une idéologie gauchiste ou anti-israélienne s’étonnent de découvrir qu’à Gaza le carburant est bon marché, que les 4X4 sont nombreux, que les marchés sont bien approvisionnés, qu’il y a foule dans les cafés, et qu’on construit partout. Bien sûr, après l’opération « Plomb durci », il a fallu reconstruire. Et pas seulement des immeubles d’habitation, mais encore des villas avec piscines privées, des hôtels confortables et d’excellents restaurants. Et même… un centre commercial de luxe ! Ouvert à Gaza en juillet 2010, il comporte tout ce qu’on peut imaginer sur deux étages : climatisation, parking, gardes de sécurité, restaurants, boutiques de vêtements de grandes marques internationales, produits de beauté, etc. Mais comme l’inauguration de ce complexe ne cadrait pas avec la grille de lecture autorisée en Occident, le seul média à faire part de l’événement fut… l’Irish Independant ! Plus récemment, nous venons d’apprendre qu’un second méga centre commercial (trois étages sur 3 000 m² !) devrait ouvrir en juin prochain, près du square Haidar Abdel Shafi, à l’ouest de la ville de Gaza.
La vérité – à savoir que Gaza est en plein boom économique – commence à se faire jour. Le premier à l’avoir démontré est le journaliste américain, Tim Marshall, correspondant de la chaîne Sky News, dont le reportage vidéo – refusé par les télévisions européennes – est venu balayer les idées reçues sur le « drame humanitaire » dont souffriraient les Gazaouis. Ses premières images – une Chevrolet de luxe, modèle 2010 roulant à faible allure dans une avenue de Gaza – donnaient tout de suite le ton. Mais comment était-elle arrivée là ? La réponse : comme tout le reste, par l’un des 800 tunnels qui relient Gaza à l’Égypte. Le rapport d’un parlementaire britannique remarquait que si Israël n’autorise que l’importation de 73 produits de première nécessité, 4 000 autres articles sont disponibles grâce à l’économie souterraine. Cette embellie économique s’explique par le fait que 54 % du budget palestinien couvrent les dépenses courantes du gouvernement à Gaza. Les finances du Hamas se trouvent ainsi allégées des salaires des fonctionnaires, des factures d’eau, d’électricité et de carburant. Selon les calculs du FMI, la croissance du PIB à Gaza aurait été de 15 % en 2010. Au pouvoir depuis 5 ans, le Hamas est devenu un riche conglomérat financier. Son budget de fonctionnement serait passé de 40 millions de dollars en 2006, à 540 millions de dollars en 2010. Certes, le Hamas règle les salaires de 35.000 « policiers » et autres forces militaires, mais il laisse à l’Autorité palestinienne et aux bailleurs internationaux le soin de subvenir aux besoins de la population gazaouite. Autres sources de financement : les commissions prélevées par les employés du Hamas sur les transactions (800 millions de $ an) effectuées par les tunnels, sans oublier les aides (100 millions de $ par an) des pays du Golfe et de l’Iran. Depuis le retrait israélien en 2005, le Hamas est devenu l’un des principaux acteurs dans le secteur privé de Gaza. Le mouvement a également acquis des participations dans de nombreuses sociétés financières, comme « The Islamic Bank » et « The Al-Multazim insurance ». Au total, par le biais de sociétés-écrans, le Hamas a érigé un mini-empire économique qui contrôle une grande part de l’activité économique de la bande de Gaza et dont les membres actifs font partie de la nouvelle classe dirigeante.
Combien de temps faudra-t-il aux généreuses institutions internationales – qui ont envoyé au titre de l'aide humanitaire 7,7 milliards de $ à Gaza de 2008 à 2010 – pour reconnaître que la vie, là-bas, n’est pas ce qu’on raconte ? Par David Jortner, en partenariat avec Hamodia.fr