Il y avait foule dimanche soir au Centre Begin de Jérusalem pour fêter le jubilé de l’émission télévisée « la Source de Vie » créée et animée par le grand rabbin Josy Eisenberg.

C’est devant un auditoire admiratif et attendri que Josy Eisenberg a évoqué avec esprit et humour, au micro de Daniel Haïk, ses débuts difficiles, rappelant au passage qu’il avait dû faire face au départ à l’opposition des instances de la communauté juive.

Il faut dire qu’avec son initiative, le grand rabbin Eisenberg bousculait les habitudes et la discrétion du judaïsme français en proposant une nouvelle forme d’enseignement tout à fait innovatrice et révolutionnaire.
 
A l’époque secrétaire particulier du grand rabbin de France Jacob Kaplan, Josy Eisenberg a présenté sa demande à l’ORTF qui l’a acceptée. C’est au moment de l’arrivée massive des Juifs d’Afrique du Nord en 1962, a-t-il précisé, qu’il a eu l’idée de lancer son émission afin de « répandre le judaïsme » au profit d’une communauté très nombreuse qui s’installait en France et n’était pas encore pourvue des structures éducatives qui ont été largement développées par la suite.
 
La soirée à Jérusalem était organisée avec le soutien de l’Alliance Israélite Universelle dont le président n’est autre que le fils du grand rabbin Josy Eisenberg. Dans son allocution ponctuée de nombreux Divré Tora, Marc Eisenberg a souligné l’importance et l’impact de cette émission, qui a marqué plusieurs générations de téléspectateurs juifs et non-juifs.
 
Autre moment fort : un film retraçant les différentes étapes de l’émission au cours de ses cinquante années d’existence, réalisé par Joël Abecassis, fils du philosophe Armand Abécassis, interlocuteur régulier du grand rabbin Eisenberg. Utilisant toutes les lettres de l’alphabet hébraïque, le cinéaste a présenté de nombreuses séquences, anciennes ou plus récentes, ainsi que les commentaires élogieux de plusieurs personnalités juives et non juives dont certaines ont été les invitées de Josy Eisenberg.
 
Un moment inoubliable, empreint toutefois d’une certaine nostalgie, qui a permis aussi des retrouvailles pour un grand nombre de participants. C’était surtout l’occasion de rendre hommage et d’acclamer un homme d’une envergure et d’une érudition exceptionnelles, qui a su apporter des paroles de Tora à des Juifs vivant parfois dans les coins les plus retirés de la France, grâce au Petit Ecran.
 
Deux autres soirées tout aussi réussies ont précédé cet événement. La première à Paris en novembre dernier, et une autre, la veille, à Tel Aviv.