Si les lycéens israéliens étaient informés des atrocités de la Shoah en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ignoraient en revanche que les Juifs de France avaient eux aussi été victimes de la barbarie nazie. Les choses ont changé il y a une dizaine d’années lorsque Mme Simone Veil, alors présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, a décidé de promouvoir et de financer un projet permettant l’enseignement dans les écoles israéliennes de cette période sombre vécue par la communauté juive de France.
Cette année, le lycée Haïm Herzog de Kfar Saba a organisé une exposition sur ce thème pour marquer les 70 ans de la Shoah des Juifs de France. De nombreux documents de l’époque ont été présentés au public, évoquant notamment la terrible rafle de la Maison d’Izieu, qui a eu lieu le 6 avril 1944.
Mme Dora Weinberger, rescapée de la Shoah et initiatrice du projet dans le cadre de l’association Aloumim, était fière de montrer ce dont étaient capables ces jeunes adolescents, très motivés, qui avaient découvert avec émotion le sort réservé aux Juifs de France et les mesures prises à leur encontre par le régime de Vichy.
« Les élèves (de Première) ont travaillé notamment sur cet événement tragique au cours duquel 44 enfants, âgés de 2 ans à 16 ans, ont été déportés avec 7 éducateurs », nous a-t-elle précisé. « Ces lycéens n’avaient aucune idée de ce qui s’était passé dans la maison d’Izieu et ils ont effectué un travail extraordinaire en coopération avec des étudiantes de l’école supérieure de Beit Berl qui préparent un certificat d’enseignement pour devenir professeurs de français ».
« Chaque année, a ajouté Dora Weinberger, il y a une cérémonie à Yad Vashem pour récompenser les meilleurs dossiers. Cette année, sept écoles ont fait un travail extraordinaire sur la Shoah en France ».