Notre paracha débute avec l’énoncé et tous les détails concernant la fameuse mitsva de la vache rousse : « Avertis les enfants d'Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n'ait pas encore porté le joug ( … ) ». Or la paracha précédente se termine avec le verset suivant : « Mais pour les saintetés des enfants d'Israël, n'y portez pas atteinte, si vous ne voulez encourir la mort ! » (Bamidbar, 18, 32)

En fait, il existe toujours un rapport qui fait « charnière » entre deux sections successives de la Torah, et ce, bien qu’il ne soit pas toujours apparent.
Le Midrach Psikta Rabati (14) nous raconte à ce sujet la parabole suivante …
Les Sages furent informés qu’une vache rousse était née dans le troupeau d’un fermier non juif. Ils se rendirent donc sur place et lui proposèrent de la leur vendre. Comme ils dissimulaient très mal leur ardent désir de l’acquérir, le fermier déclara alors qu’il en voulait quatre pièces d’or.
Les acheteurs acceptèrent sans broncher et, tout joyeux, se préparèrent à s’en retourner chez eux pour se procurer la somme convenue. Pendant ce temps, le fermier se renseigna auprès de ses confrères sur ce que représentait exactement la vache rousse pour les Juifs, si bien qu’aussitôt, il résolut de la vendre pas moins de … mille pièces d’or ! Les Sages acceptèrent ce prix astronomique et s’en retournèrent pour se procurer cette coquette somme.
Entre – temps, le fermier décida carrément de « se payer leur tête » et il posa, pour à peine quelques minutes, un joug de cuir sur la nuque de la vache rousse afin de la rendre inutilisable, selon la hala’ha. Il attendit donc avec impatience le retour de ces Juifs si « naïfs » qui allaient lui payer une véritable fortune pour une vache rousse, finalement non conforme à leurs exigences …
Ces derniers ne tardèrent pas à arriver avec, en poche, la somme exigée. Ils se rendirent à l’étable et furent très surpris de voir les yeux de la vache rousse, qui louchait étrangement … Ils vérifièrent aussitôt avec attention la nuque de l’animal et se retournèrent vers le fermier pour lui dire : « Cette vache a porté un joug ! Or le Talmud expose clairement qu’il y a deux poils de la nuque qui sont toujours redressés tant que la vache rousse n’a pas été affectée par un joug. Or, ces deux poils sont à l’horizontale, ce qui prouve qu’elle ne saurait en aucun cas nous convenir ! »
Le fermier ne put cacher sa stupéfaction face à une telle science, et malgré lui, il bénit le peuple qui avait été doté d’une Torah de vérité.
Après le départ des Sages, il se rendit dans l’étable, et rongé de remords pour avoir lui-même saboté une telle aubaine de faire fortune, il se pendit de ses propres mains, accomplissant ainsi – sans le savoir – le verset de la fin de la paracha précédente disant mot à mot : « Mais pour les saintetés des enfants d'Israël, n'y portez pas atteinte, si vous ne voulez encourir la mort ! »…En partenariat avec Hamodia