Les derniers versets de la Paracha nous exhortent à nous souvenir de la sortie d’Egypte, et à accomplir les mitsvot, « Vous vous rappellerez ainsi et vous accomplirez tous Mes commandements, et vous serez saints pour votre D.ieu. Je suis l’Éternel votre D.ieu, Qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte pour devenir votre D.ieu, Moi, l’Éternel votre D.ieu! » (Bamidbar 15, 41)
Rabbi Israël Salant zatsal se déplaçait de ville en ville pour renforcer le Judaïsme et pour contrecarrer les sombres desseins de la Réforme.
Il se rendit chez une riche famille orthodoxe où il avait l’habitude de séjourner, et à sa grande surprise, le maître de maison lui ouvrit la porte tête nue. Le rav s’enquit quel vent nouveau était à la source de ce changement radical, et le riche, tout penaud, raconta ce qui s’était passé. Un invité avait passé quelques jours chez lui, pendant lesquels il déclamait que le Judaïsme orthodoxe était démodé, et qu’il devait s’adapter à l’ère moderne. Il s’empara même d’un morceau de viande pas cacher, et fanfaronna à la ronde que si la consommation de ce mets était interdite, qu’il soit puni par la strangulation. « Il réussit ainsi à me convaincre », bégaya le riche, tout honteux face au visage rayonnant du rav Salant.
A cet instant, une jeune fille pénétra bruyamment dans le salon en brandissant un diplôme du Conservatoire de Musique. Elle venait d’obtenir la meilleure mention. Le riche, tout ému, se tourna vers le rav et lui dit, « Ma fille est une virtuose du piano. »
Le rav haussa des épaules et répliqua négligemment : « D’où puis-je savoir si elle est vraiment une bonne pianiste ? Mettons-la à l’épreuve. Demandez-lui de nous jouer un concerto et je pourrai juger. »
La jeune effrontée blêmit de rage et s’écria, offusquée, « Ce diplôme m’a été délivré afin d’éviter que n’importe qui remette en question mon talent. Je refuse de passer l’épreuve. »
Le riche, très embarrassé, se tourna vers le rav et argua que sa fille avait tout à fait raison.
Rav Salant posa sa main sur l’épaule de son interlocuteur, et lui dit d’une voix douce mais ferme :
« Mon cher ami, elle a raison. Nous aussi, le peuple juif, avons reçu un Diplôme dans lequel il y a la Sortie d’Egypte et les Dix Commandements. Nous devons nous souvenir constamment de ce Diplôme, afin d’éviter que n’importe quel hurluberlu remette en question la véracité de la Torah… »
Par Chalom C