La Mer Morte est certes l’endroit le plus bas sur terre, mais cela ne l’empêche pas d'avoir de très hautes aspirations : en effet, la « Mer de sel » fait partie des quatorze finalistes en lice du concours international qui doit déterminer les sept « merveilles de la nature » et en Israël on comprend parfaitement l'enjeu économique et politique qui se cache derrière cette candidature.

C'est le 11/11/11 que seront désignées les « sept merveilles de la Nature » et il est fort possible que la Mer Morte en fasse partie.
La Mer de sel a en effet traversé sans encombre les deux premières étapes du concours international qui mettaient en compétition 440 sites de par le monde et va parcourir la dernière ligne droite en compagnie de 27 autres merveilles de la nature comme le Grand Canyon, l’Amazonie, le Kilimandjaro, la grande barrière de Corail ou encore la montagne de la table en Afrique du Sud.

Pour les dirigeants du conseil régional de Méguilot, qui inclut les localités situées au nord de la Mer de sel, il ne fait aucun doute que leur région mérite de faire partie de ce palmarès prestigieux. Beaucoup d’argent est en jeu, ils ne le cachent pas : qui dit victoire dit augmentation du tourisme, dit majoration des budgets gouvernementaux, dit amélioration des services… Mais l’enjeu économique n’est pas le seul dans ce concours et dans l’acharnement israélien à inclure la Mer Morte dans la liste des merveilles naturelles, on trouve bien plus qu’une course aux budgets. En discutant avec les représentants de la région, on a très vite le sentiment qu’il s’agit aussi et surtout d’une question d’honneur et de reconnaissance : « La Mer Morte est déjà une merveille de la nature, affirment-ils, ce vote est juste l’occasion d’officialiser ce statut ».
Sur un point au moins, il faut se rendre à l’évidence : visiter ce site, c’est mettre tous ses sens en éveil.
L’ouïe tout d’abord, avec le silence qui règne aux alentours de la mer de sel : ici, pas de vagues, pas d’écume, pas d’éclaboussures, c’est le calme plat.
L’odorat, avec l’odeur si particulière de soufre et de bromure dont l’air est saturé.
Le toucher, avec cette capacité qu’a la Mer Morte, en raison de sa très haute teneur en sel, de porter littéralement ceux qui s’y baignent.
Le goût, avec une eau à la concentration saline de 33,7 % et une région qui fournit en sel une bonne partie du globe.
La vue, enfin, avec ses paysages mêlant le bleu profond de la mer, le blanc du sel et le rouge et l’ocre des montagnes alentour.

Les « sponsors » de la Mer Morte n’oublient pas de citer également ses vertus thérapeutiques : située sur la fissure syro-africaine, à la frontière entre Israël et la Jordanie, à 421 mètres en dessous du niveau de la mer, la Mer Morte, ou Mer de Lot en arabe, accueille chaque année des centaines de milliers de touristes venus tout spécialement se soigner. Car en raison de cette altitude si basse, les rayons du soleil ont une distance plus élevée à parcourir pour atteindre la peau. L'énergie solaire ainsi créée est très saine et possède des vertus thérapeutiques qui permettent de soigner différentes maladies de la peau telles que le psoriasis.
Par ailleurs, l’air de la mer Morte possède 6 % d'oxygène de plus que dans tout autre lieu au monde et contient également du bromure et du magnésium. Très sec, il est d’autant plus sain pour les personnes atteintes de maladies pulmonaires. Enfin, sa boue aux vertus médicales et cosmétiques n’est plus à présenter et les bains de boue de la Mer Morte sont devenus une sorte de rituel obligatoire pour tous les touristes.
L’histoire et l’archéologie sont aussi au rendez-vous avec les fameuses grottes de Qumran où ont été découverts les manuscrits de la Mer Morte. Le Midrach raconte que lorsqu’Avraham et son neveu, Lot, décidèrent de séparer leurs chemins, Lot choisit la région de Sodome dans laquelle régnait à cette époque une nature luxuriante qualifiée de « jardin florissant ».
Mais la destruction par Hachem des villes corrompues de Sodome et Gomorrhe a totalement transformé la région, anéantie dans un déluge de soufre et de sel.
Aujourd’hui, des milliers d’années après, les descendants d’Avraham veulent redonner à cette région ses titres de noblesse et transformer la malédiction en bénédiction.

Nétanyaou s’implique pour la Mer Morte
Le Premier ministre Binyamin Nétanyaou a voté il y a quelques jours sur le site du concours des sept merveilles de la nature (http://www.new7wonders.com/accueil?lang=fr) et appelé les Israéliens et les amis d’Israël à voter en grand nombre en faveur de la Mer Morte.
En visite dans la région, le Premier ministre était accompagné du ministre du Tourisme, Stes Missejnikov, du ministre de l’Environnement, Guilad Erdan, du ministre de la Justice, Yaakov Nééman et du ministre de l’Intérieur, Élie Ichaï.
« Nous connaissons tous cette merveille qu’est la Mer Morte et tout celui qui a eu l’occasion de s’en approcher sait à quel point ce lieu est magique. Nous n’avons que deux morts à ajouter : allez voter ! », a déclaré Nétanyaou. Par Laly Derai,en partenariat avec Hamodia.fr