Plus de dix mille Israéliens accompagnent depuis le début de la semaine, Noam et Aviva Shalit dans leur grande marche de solidarité avec leur fils Guilad. Partis de leur domicile de Mitzpé Hila, ils arriveront la semaine prochaine à Jérusalem pour réclamer la liberté pour Guilad. Et même si leur combat risque, comme le pensent de nombreux Israéliens, de durcir les revendications du Hamas et d'affaiblir la position d'Israël, il n'en demeure pas moins noble et respectable.
Il y avait une rare effervescence dimanche matin 27 juin dans le petit village de Mitzpé Illa en Galilée, où vivent Noam et Aviva Shalit. Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblés depuis tôt dans la matinée pour être avec Noam et Aviva Shalit au moment fort du départ de cette marche de solidarité préparée de longue date, pour marquer le quatrième anniversaire de la capture de Guilad, le 25 juin 2006. Rubans et ballons jaunes, t-shirts et casquettes à l'effigie du jeune soldat, drapeaux d'Israël, banderoles appelant à sa libération immédiate. La foule attend que Noam Shalit donne le départ de la marche vers le kibboutz Kabri, où doit se dérouler une première cérémonie prévue par les organisateurs. Devant les caméras, le père du soldat franco-israélien ferme la porte de sa maison à clé. Accompagné de son épouse Aviva et de leur fils Yoël, il s'avance vers une petite estrade dressée devant la mairie : « J'appelle tout le monde à nous rejoindre et à marcher avec nous. Nous ne reviendrons ici qu'avec Guilad », lance Noam Shalit.
Une petite fille, la voix brisée par l’émotion lit un texte court au nom des enfants de la communauté de Mitzpé Hila.
Dans le calme, la foule s’ébranle en direction de la route, bordée d’arbres, surplombant la Galilée. Noam et Aviva Shalit sont en tête et Noam marche à forte allure comme s'il était pressé d'arriver à Jérusalem où plutôt comme s'il trouvait dans cette marche l'expression de sa volonté d'aller de l'avant pour atteindre le but espéré.
Quant aux marcheurs, nombreux sont venus des localités voisines mais aussi du centre du pays. Certains ont même dû se lever en pleine nuit pour assister au départ de cette marche de protestation.
Oudi Heyman, enseignant à l’Université de Tel Aviv, est venu, accompagné de sa fille et de ses petites-filles : « Nous devons réveiller les consciences au sein de la société israélienne. La famille Shalit est un modèle. Elle lutte pour des valeurs d’amour du prochain », explique-t-il en précisant qu'amener des enfants à cette marche est selon lui « un devoir éducatif ».
Selon le programme, la famille Shalit va marcher pendant 12 jours à raison d’une vingtaine de kilomètres par jour. Elle doit traverser les villes de Nahariya, Akko, ‘Haïfa, Zikhron Yaacov, ‘Hadéra, Nétanya, Césarée, Raanana, Herzliya, Tel Aviv, Bet-Chémech puis Jérusalem où doit se tenir un grand rassemblement le 8 juillet. L'objectif avoué des organisateurs : mobiliser la société israélienne pour qu'elle fasse pression sur le gouvernement. Pour les Shalit et pour une partie importante de la population, il n'y a pas d'autre option que d'accepter les termes du marché proposé par le Hamas, y compris la libération de certains archi-terroristes qui sont responsables pour chacun d'eux de l’assassinat de plus de dix Israéliens : " Chacun doit penser que Guilad pourrait être son fils ", déclare Ahmad Taoun, un Druze du village voisin de Kfar Yassif, qui a pris une journée de congé pour exprimer sa solidarité. " Participer à cette marche, c'est le geste minimum que tout le monde peut faire ", ajoute-t-il, soutenu dans ses propos par d’autres Druzes.
À ses cotés, des groupes de jeunes portant les chemises des mouvements de jeunesse israéliens, les scouts, le Bné Akiva et les mouvements de gauche.
Un habitant de Mitzpé Hila porte à bout de bras une banderole sur laquelle on peut lire : « Guilad, le peuple est avec toi ».
Coté personnalités, la députée Miri Reguev (Likoud), venue également à Mipzpé Hila, juge que « L’État a une dette morale envers chaque soldat et doit faire le maximum pour ramener Guilad Shalit à sa famille. La seule véritable crise humanitaire à Gaza est la situation de Guilad Shalit », assène la parlementaire, ancienne porte-parole Tsahal.
Autre personnalité venue apporter son soutien à la famille Shalit, le maire de Maalot, Shlomo Bohbot, président des collectivités régionales, qui raconte à Hamodia être venu « pour dire à Nétanyaou qu’il est temps que le gouvernement prenne une décision ». Et l'on apprend dans le cortège que trois ministres du gouvernement Nétanyaou, Élie Ichaï et Yaacov Mergui du parti Chas et Miki Eytan du Likoud ont annoncé leur intention de participer à une étape de ce périple.
À l'issue de la marche, la famille Shalit entend s'installer dans une tente près de la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem jusqu'à la libération du soldat : " Le gouvernement poursuit ses efforts permanents pour conduire à la libération de Guilad Shalit ", a déclaré dimanche Binyamin Nétanyaou, avant d'appeler la communauté internationale à le soutenir.
Le Premier ministre s'est par ailleurs engagé à recevoir la famille Shalit dans sa résidence dès son arrivée à Jérusalem, le 8 juillet.
Ze'ev Perah
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