A l’occasion du 252e anniversaire de la disparition du Baal Chem Tov, fondateur de la Hassidout, le Musée d’Israël, situé à Jérusalem, vient d’ouvrir une exposition ethnographique sous le titre « Pas seulement en noir et blanc ».
En première partie, le musée révèle au public les origines de la Hassidout, née il y a moins de 300 ans, et les conditions dans lesquelles elle a pris naissance au sein des communautés juives d’Europe de l’Est.
Parmi les objets exposés, on peut contempler notamment le Talit (châle de prière) du Baal Chem Tov et la réplique du fauteuil de Rabbi Nahman de Braslav, l’original se trouvant à la Yechiva Braslav de Méa Chéarim.
Dans une seconde salle, les visiteurs découvrent, notamment à travers des photos, les coutumes (minhaguim) juives, de façon générale, et plus particulièrement celles qui sont observées par les Hassidim. Un exemple parmi d’autres : on voit un hassid le jour de Lag Baomer, armé d’un arc et d’une flèche, visant une cible symbolisant le « Yetser Hara », le mauvais penchant.
Le musée expose également les habits traditionnels que revêtent les enfants et les adultes des différents mouvements hassidiques. Dans une pièce consacrée aux femmes, on peut constater les variations dans les habitudes vestimentaires d’une cour hassidique à l’autre, et en particulier pour les couvre-chefs. Certains courants autorisent le port de la perruque alors que d’autres s’y opposent formellement. Selon la forme et le style du chapeau, on peut savoir à quelle hassidout la femme appartient.
De nombreux films sont projetés dans le cadre de cette exposition. L’un des plus caractéristiques est sans aucun doute le « Mitsvetanze », la danse des hommes devant la mariée à la fin de la soirée du mariage.
Dans la salle consacrée aux hommes, on montre notamment le monde de la prière qui varie d’une hassidout à l’autre. Par exemple, les Braslav privilégient la prière en solitaire, sous forme de méditation, alors que les Belz préfèrent se retrouver en grand nombre.
Chez les hommes, les différences vestimentaires sont encore plus frappantes, les premières étant d’origine d’Europe de l’Est alors que les autres viennent des « Yeroushalmim », de Jérusalem, s’inspirant plutôt des habits que portaient au siècle dernier les Ottomans et les Arabes. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils avaient renoncé au port du Shtraïmel traditionnel avec toutefois des petites variations d’un groupe à l’autre.
Au total, ce sont plus de 300 pièces qui sont exposées. Elles ont été recueillies auprès de sources très diverses, en Israël et dans le monde. On peut notamment consulter les premières éditions d’ouvrages sur la Hassidout, et des objets utilisées par les admourim.
Le musée met l’accent, dans cette exposition, à l’aide de nombreux films, sur le rôle prédominant du Rebbe, personnalité vénérée et influente du monde hassidique.
La conservatrice du musée a souligné qu’elle n’avait eu aucune difficulté à pénétrer dans le monde hassidique où elle a été accueillie avec chaleur. Elle a souligné que les personnes qu’elle avait rencontrées dans le cadre de la préparation de son exposition avaient fait preuve d’une grande ouverture et s’étaient même réjouies de son initiative.*