Le verdict rendu la semaine dernière par un tribunal de Cologne suscite toujours autant de réactions. Le jugement a été prononcé après des poursuites engagées par le parquet de Cologne contre un médecin qui avait pratiqué la circoncision d’un enfant de 4 ans demandée par ses parents musulmans.
Le petit garçon avait été hospitalisé quelques jours plus tard à cause de petits saignements sans gravité.
Les juges ont considéré, rappelons-le, que si la circoncision d’un enfant était pratiquée pour des raisons autres que médicales, elle constituait une « blessure corporelle » passible d’une condamnation.
L’affaire, qui touchait donc au départ les Musulmans vivant en Allemagne, a rebondi sur la communauté juive puisque l’hôpital juif de Berlin, après ce verdict, a annoncé la suspension, pour le moment, de toutes les Brit Mila dans son établissement.
Des associations juives et musulmanes ont décidé de réagir contre la décision du tribunal qui risque de faire jurisprudence. Leurs représentants ont l’intention de se rendre, dès jeudi, au Parlement européen pour tenter de convaincre les hommes politiques, les délégués des Etats et les journalistes sur place de « l’erreur commise par la justice allemande ».
Le Rav Menahem Margolin, secrétaire général du Centre rabbinique d'Europe, a souligné la complexité juridique de l’affaire. Il a expliqué que la loi allemande interdisait « d’infliger une blessure corporelle à un enfant » (assimilée à tort à la Brit Mila) alors que la législation de l’UE prônait de son côté la liberté de culte. Il a précisé qu’avant cette affaire, près de 300 circoncisions étaient pratiquées chaque année à l’hôpital juif de Berlin.