Le criminel nazi d’origine néerlandaise Klaas Faber, âgé de 88 ans, devrait continuer à couler des jours tranquilles en Allemagne. La Bavière vient en effet de refuser de le renvoyer vers les Pays-Bas.

En juillet dernier, le journal The Sun s’était ému de cette situation pour le moins insupportable. Montrant une photo de Klaas Faber en train de se promener tranquillement avec sa femme dans un parc d’Ingolstadt dans le sud de la Bavière, le quotidien britannique avait estimé que « cette photo [faisait] honte à l’Allemagne ». D’autant, rappelait le quotidien que « les demandes du Royaume-Uni et d’autres pays de leur remettre Faber (…) ont toujours été rejetées par l’Allemagne ».

Cette honte ne fait que se renforcer puisque le 11 mai, la justice bavaroise a indiqué qu’elle refusait la demande d’extradition de K. Faber, formulée par les Pays-Bas. La décision a été prise au niveau local car en Allemagne, ce sont les Etats régionaux qui sont compétents pour se prononcer sur les demandes d’extradition.
Bien que l’Allemagne n’ait pas pour habitude d’extrader ses citoyens, la posture de la justice bavaroise sur cette affaire a de quoi interloquer. Numéro trois sur la liste des criminels nazis que le centre Simon Wiesenthal espère encore voir jugés et condamnés, K. Faber était membre du commando SS Silbertanne. Déjà condamné à mort à Leewarden (dans le nord des Pays-Bas) en 1947 pour le meurtre de vingt-deux Juifs, sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité avant qu’il s’évade de prison en 1952 et fuit en Allemagne.
Il a ensuite pu échapper à l’extradition car, ayant servi dans la SS, il a pu devenir allemand conformément à une loi édictée par les nazis. La justice germanique a tenté de le poursuivre mais, faute de preuves suffisantes, la procédure a débouché sur un non-lieu prononcé en 1957. Dès lors, le criminel a pu continuer à vivre en toute liberté.
Les associations juives sont, bien entendu, ulcérées par ce refus d’extradition. Pour l’association américaine des survivants de la Shoah, « les victimes de l’occupation des Pays-Bas par les nazis (…) ont été trahies et leur soif de justice méprisée ».(Source Actuj.fr)