Certains esprit mal-pensant pourraient
être portés à voir dans ces différentes
formulation une prétendue «supériorité
» du masculin, ce qui amènerait précisément
l’homme à remercier le Ciel de ne pas
appartenir au « sexe faible »…
Mais en y regardant de plus près, il apparaît
qu’il n’est absolument pas question ici d’une
quelconque échelle de valeur des genres humains,
mais simplement de « dispositions
d’âme » fort différentes.
Être ou connaître !
Comme nous le savons, la lune symbolise
souvent la femme dans les paroles de nos
Sages, tandis que l’homme est représenté
par le soleil. Ainsi que le rappelle rav Chimchon
Pinkus zal dans l’une de ses conférences,
le soleil – cette immense masse de
feu – est lui-même producteur d’énergie et
de lumière.
A contrario, la lune n’éclaire la surface de
la terre qu’en reflétant la lumière émanant
du soleil. Autrement dit : le soleil est le
symbole de la force autonome, alors que la
lune représente le réceptacle, qui réagit à
l’influence d’une force extérieure.
Ces deux caractéristiques propres aux
luminaires suggèrent en réalité deux approches
dans notre service de D.ieu. D’une
part, étant tenu par une multitude de commandements,
l’être humain peut se concevoir
comme étant lui-même la source de sa
propre élévation spirituelle. Suivant cette
disposition, l’être est lui-même son propre
« moteur », mais par ailleurs, il ne sera
alors jamais qu’à la hauteur… de ce qu’il
est parvenu à atteindre !
Inversement, une autre forme d’ascension
spirituelle consiste à recevoir notre
influence spirituelle directement de
la Source première, c’est-à-dire de D.ieu
Lui-même. Dans cette autre forme d’existence,
l’être ne produit certes pas les facteurs
de son élévation de manière « autonome
», mais il a néanmoins la possibilité
d’atteindre des sommets spirituels inouïs
dépassant totalement ce qu’il aurait été
capable d’atteindre de manière indépendante.
On l’a compris : l’homme se veut le symbole
de la force – l’être qui n’aspire qu’à
produire le fruit de son labeur et à devenir
celui qui influe sur son entourage. Inversement
– ou plutôt différemment… –, la
femme est avant tout celle qui accepte son
être tel qu’il est, ce grâce à quoi elle gagne
les dispositions nécessaires pour recevoir
ce que son entourage lui propose.
Or par cette capacité, elle est nettement
plus réceptive que l’homme vis-à-vis de
la Sainteté divine car elle est plus à même
d’accueillir l’influence divine, si tant est
qu’elle aspire à la recevoir (le rav Pinkus
explique également par cette image le fameux
épisode où la lune fut « amoindrie »
par rapport au soleil).
C’est en ce sens que l’on peut comprendre
l’adage talmudique : « Les femmes ont un
esprit facile » qui exprime le fait qu’elles
sont aisément « influençables » ; en réalité,
il n’est aucunement question là d’un quelconque
« manque de tempérament », puisque
cet enseignement suggère simplement
que chez la femme, la sensibilité aux variations
extérieures est nettement plus développée,
ces variations agissant chez elles
avec une plus grande intensité.
Pudeur et retenue
Dans le monde moderne, on conçoit tout ce
qui a trait à la pudeur comme une atteinte
à l’image de la femme, comme si l’on cherchait
par là à la « confiner » entre les quatre
murs de son seul foyer. En réalité, il
apparaît ici que la vocation de la pudeur se
trouve à l’extrême opposé : si l’on enseigne
les secrets de la pudeur à la femme, c’est
précisément pour la préserver elle-même
de l’influence extérieure ! Car lorsqu’une
femme s’exhibe à l’extérieur, elle n’est pas
consciente du fait que – bien plus que ce
que les autres la voient -, c’est elle-même
qui reflètera ensuite ces regards portés sur
elle !
En conséquence, lorsque la femme prononce
la bénédiction quotidienne « Qui
m’a créée suivant Sa volonté », il ne s’agit
aucunement d’un « lot de consolation »
par rapport à un prétendu « triomphe masculin
», puisqu’au contraire, ces quelques
mots définissent précisément la qualité
essentielle de la femme : celle d’être le reflet
exact de la Volonté divine.
Y. Bendennoune
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