Le rav Lévi Its’hak Halperin est à la tête de « l’Institut
scientifique et technologique de la Hala’ha » qui apporte des
solutions basées sur la Hala’ha – la Loi juive traditionnelle
– à toute une gamme de questions surprenantes sur la vie
moderne. « Ce bâtiment est peut-être peu impressionnant, faitil
remarquer depuis le siège de son Institut situé dans un petit
bâtiment au centre du quartier de Bayit Vegan à Jérusalem, mais
les ordinateurs et les dossiers qui s’y trouvent contiennent plus
de science et de technologie que bien des immeubles immenses
de la planète, sans compter tous les essais basés sur la Hala’ha et
les psakim qui sont sortis d’ici ! » En fait, c’est là que s’adressent
bien souvent des astronautes, médecins et autres scientifiques du
monde entier pour poser leurs questions…

Quand Ilan Ramon, le premier
astronaute israélien,
préparait sa mission sur la
navette spatiale Columbia, il s’est
adressé à l’envoyé de ‘Habad à Satellite
Beach en Floride, le rabbin
Zvi Konikov, pour lui demander ce
que disait la Hala’ha sur le respect
du chabbat et sur les prières en
dehors de l’atmosphère terrestre.
Et comme pour toutes les autres
nombreuses questions reçues par
fax à l’Institut, le rabbin Strauss,
un membre de l’équipe rapprochée
du rav Halperin, a raconté que le
rav Konikov s’est rendu alors précisément
dans le bureau du rav
Halperin : « Comme nos sources ne
traitent pas de ce thème, je me suis
demandé quel livre il allait prendre
: une Guemara, un Choul’han
Arou’h, ou peut-être un Rambam…
Or lorsque le rav a lu les
questions, il s’est immédiatement
dirigé vers l’étagère
des téchouvot pour en
tirer un dossier qui avait
déjà été rédigé voilà une
vingtaine d’années et qui
contenait déjà les réponses
à toutes les questions
de Ramon ! ».

Ce même jour, le rabbin
Halperin a donc pu envoyer
ses réponses à l’astronaute
qui furent par la
suite compilées et publiées
dans un petit recueil paru
sous le titre « Im Essak
Chamayim » dédié à la
mémoire d’Ilan Ramon.
En fait, cet Institut a été créé par
le rav Halperin voilà quarante
ans, alors qu’il étudiait au Ma’hon
Its’hak Fishel. « L’idée de départ
consistait à établir un centre spécialisé
capable de traiter – dans
le cadre de la Hala’ha – des sujets
scientifiques et technologiques les
plus divers, explique le rav Halperin.
Mais au début, il y avait ceux
qui voulaient que cet institut serve
à démontrer l’authenticité de la
Torah en se basant sur les découvertes
scientifiques et en utilisant
les technologies les plus nouvelles.
Je n’étais pas d’accord avec cette
conception : ma démarche consistait
au contraire à chercher dans
la Torah la preuve que j’avais raison
! ». Et d’ajouter en souriant :
« C’est en fait cette polémique qui
m’a valu finalement de créer tout
seul l’institut ! ».

Le rav Halperin fait remarquer que
toutes les réponses aux questions
soulevées par les nouvelles technologies
se trouvent bel et bien
dans la Torah : il suffit de savoir
les chercher… Et le rav d’ajouter
que ce serait véritablement du ‘hiloul
Hachem (une profanation du
Nom de D.ieu) que de penser que
la Hala’ha ne saurait évoluer en
même temps que les progrès scientifiques
et technologiques. « En reliant
ainsi les nouvelles découvertes
aux corpus des enseignements
de la Hala’ha, dit le rav, nous ne
faisons que sanctifier la Torah car
nous démontrons de la sorte qu’elle
est aussi vraie aujourd’hui qu’il y a
trois mille ans ! ».

Des ouvrages publiés
dans tous les domaines
scientifiques !

L’Institut a publié plus de quinze
ouvrages sur les aspects hala’hiques
de beaucoup de sujets actuels
dans différents domaines comme la
médecine, l’électronique, la biologie
et la chimie. Et pas moins d’une
trentaine de nouveaux ouvrages
attendent des subventions pour
être eux aussi imprimés !
L’un des premiers projets de l’Institut
a montré que la Torah était
une meilleure source d’informations
que les technologies les plus
avancées : ainsi, lorsque l’hôpital
Chaaré Tsédek de Jérusalem
était en construction, ses directeurs
voulaient que tout soit fait
en conformité avec la Hala’ha,
si bien que l’un des problèmes
urgents que les rabbins ont dû
résoudre était celui de l’utilisation
des ascenseurs pendant le
chabbat.

La solution la plus simple
consistait en un ascenseur
automatique qui s’arrêterait
à chaque étage, mais pour
prendre une décision sur ce
sujet, le rabbin Halperin a dû
se rendre dans les usines de la société
« Otis » aux États Unis pour y
rencontrer les ingénieurs de cette
compagnie. Il leur a tout simplement
demandé de lui expliquer en
détail comment fonctionnait un
ascenseur et il leur a posé de nombreuses
questions pour en comprendre
le mécanisme… Au point
que les ingénieurs furent très
surpris, surtout quand à force de
questions pertinentes sur le système
de descente de l’ascenseur, le
rabbin s’est aperçu qu’il y avait un
élément capital à vérifier et auquel
les ingénieurs n’avaient pas de réponse
satisfaisante.

Il s’est donc personnellement attelé
à cette tâche et de fait, après
plusieurs années, il a mis à jour
un aspect fort intéressant, encore
inconnu des ingénieurs d’Otis :
un ascenseur qui contient plusieurs
personnes génère lui-même
de l’électricité… Donc rendre l’ascenseur
« automatique » ne suffisait
pas : « J’ai alors trouvé une
solution simple pour la crise de
l’énergie, dit-il
en plaisantant. Prenons
des millions de personnes, demandons-
leur de prendre l’ascenseur
pour descendre ! Beaucoup d’énergie
sera ainsi créée… ».
En fait, ce phénomène est connu
dans les gratte-ciel, où aux heures
de pointe, les lumières brillent plus
grâce à l’électricité générée par
les ascenseurs qui descendent…
La conclusion du rabbin Halperin
était que pour autoriser un « ascenseur
de chabbat », il fallait régler
ce problème de la descente…
Or, cette découverte a été imprimée
dans son « Séfer Maaliyot bé-
Chabbat ». Les ingénieurs de l’Institut
ont ainsi conçu à sa demande
un système empêchant que cette
énergie ne soit réutilisée, et c’est
cette méthode qui est aujourd’hui
utilisée dans tous les ascenseurs
de chabbat du monde.

À propos des
transplantations
d’organes…

On peut donc comprendre que le
rav Halperin soit souvent invité
à des congrès médicaux pour y
intervenir et faire valoir le point
de vue de la Torah sur plusieurs
points. « Je me rends à ces conférences
dans un acte de ‘Kiddouch
chem Chamayim’, et bien que je
ne parle que le yiddish et l’hébreu,
mes interventions sont traduites en
plusieurs langues pour le public
présent composé – entre autres – de
représentants d’hôpitaux et d’universités
du monde entier », explique
le rav Halperin.

À l’une de ces conférences portant
cette fois-là sur les transplantations
d’organes, le rav Halperin a
demandé aux médecins ce qu’ils
auraient fait dans le cas hypothétique
suivant : on est en présence de
deux patients, l’un dont les facultés
cérébrales sont intactes, mais
dont le corps est estropié, et un
autre dont le corps est intact mais
qui a perdu toutes ses facultés cérébrales.
Or dans le cas où il serait
possible de transplanter n’importe
quel organe ou membre – y compris
le cerveau (ce qui n’est pas
loin de devenir une réalité…), lequel
devrait recevoir cette greffe :
la personne au cerveau intact ou
celle au corps intact ?
Les médecins étaient assez indécis
face à ce dilemme, mais le rav Halperin
avait une réponse simple :
« Le cerveau, c’est la personne, car
nous savons que quelqu’un de bon
qui reçoit le coeur d’une personne
malveillante continuera à se comporter
avec bonté, mais une personne
qui recevrait le cerveau d’une
autre personne se mettra – j’en suis
sûr – à réfléchir comme elle ! »…
Or, le rav avait tiré cette conclusion
de la Hala’ha qui explique qu’un
nourrisson est considéré comme
« né » dès que sa tête apparaît ou
après que la plus grande partie de
son corps est sortie hors du corps
de sa mère. « Ce qui prouve que
la partie la plus essentielle d’une
personne est bien son cerveau, car
c’est cet organe qui fait de la personne
celle qu’elle est ! », a expliqué
le rav Halperin qui note que
le rav Chlomo Zalman Auerbach,
réputé pour ses psakim en médecine
et dans d’autres domaines,
éclairait souvent des aspects techniques
et hala’hiques aux côtés du
rav Halperin et de son équipe.

La préservation du Chabbat
dans les hôpitaux du pays

Il y a encore trente ans, les hôpitaux
israéliens fonctionnaient exactement
de la même manière tous les
jours, y compris le Chabbat et les
rabbins n’avaient pas d’autre choix
que de tolérer cette profonation du
Chabbat à cause du din de « pikoua’h
néfech » (la nécessité impérative de
sauver des vies humaines en danger)…
Mais le rav Halperin a avancé
que souvent un patient religieux,
qui sait parfaitement qu’on ne peut
actionner aucun appareil électrique
le Chabbat, ne voudra pas les utiliser,
y compris dans les cas où c’est
une situation qui pourrait le mettre
en danger de mort.

Mais finalement, après de nombreuses
discussions et beaucoup
d’efforts de persuasion, les hôpitaux
ont accepté de collaborer avec
l’Institut en posant pour condition
incontournable que les trouvailles
et autres « gadgets » chomer Chabbat
soient bel et bien efficaces. Or
ces nouveaux appareils préservant
en tous points la Hala’ha se
sont avérés aussi efficaces que les
autres, si ce n’est plus !
« Récemment, le directeur de l’hôpital
Bellinson, situé au centre du
pays, est venu me consulter sur l’observation
du Chabbat dans son établissement,
raconte le rav Halperin.
En fait, il m’a confié qu’il s’adressait
à nous parce que nous étions reconnus
par tous les rabbins et par toutes
les tendances du judaïsme ! ».

L’Institut reçoit chaque mois des
centaines de « questions hala’hiques
», car les Juifs dans le monde
entier savent que c’est l’endroit où
ils peuvent recevoir des réponses
parfaitement conformes à la Hala’ha
dans tous les domaines techniques.
D’ailleurs, lorsque nous
sommes arrivés chez le rav Halperin
pour l’interviewer, il était occupé
à rédiger une réponse pour un
rabbin des États-Unis concernant
une personne qui s’était fait tatouer
le Nom de Hachem sur son bras et
qui demandait quelles étaient les
options à sa disposition pour retirer
ce tatouage…

« La Torah est la lumière, mais
chaque génération possède des récipients
différents pour y recevoir
cette même lumière », explique le
rav Halperin. Et de citer pour exemple
des rayons de soleil traversant
une vitre de couleur : c’est le même
soleil, mais il n’y a que le récipient
receveur de la lumière qui en modifie
la couleur. « Ainsi, conclut-il avec sa
sagesse légendaire, du temps de ‘hazal,
les ‘kélim’ pour comprendre la
Torah étaient différents de ceux qui
sont à notre disposition aujourd’hui,
mais la Torah est bien sûr restée la
même ! ».

Par Yéhoudah Marks


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