Le Jewish Chronicle indique dans un article récent que 120 Juifs français ont quitté la France pour l’Angleterre en raison d’un regain sérieux de l’antisémitisme dans leur pays.
D’après les derniers chiffres publiés, il y aurait en France une augmentation de 58 % des incidents antisémites, ce qui inciterait certains Juifs à quitter le pays. Mais l’Angleterre est-elle la bonne adresse ? C’est la question qu’on peut se poser, étant donné que les actes antisémites n’y manquent pas non plus. Mais ils seraient « moins violents »…
Le grand rabbin de Grande Bretagne, Lord Jonathan Sacks, a évoqué cette question grave la semaine dernière, déclarant notamment que « la situation des Juifs d’Europe à l’heure actuelle était très difficile ». Il a ajouté : « Il y a en ce moment des menaces contre la Brit Milah et la Shehita et les Juifs d’Europe ont commencé à se demander s’il existe encore une place pour eux ici ».
Pour en revenir à cet « exode des Juifs français », le terme semble peut-être un peu exagéré puisqu’il s’agit, dans ce cas précis, d’environ 120 personnes qui ont intégré la synagogue de St John’s Wood de Londres. Un nouvel office a d’ailleurs été ouvert pour eux. Le rabbin de cette communauté, Rav Mordeh’aï Fhima, originaire de Paris, a déclaré au Jewish Chronicle qu’il voyait des nouvelles têtes tous les Shabbat. « Mes fidèles, a-t-il ajouté, m’ont confié qu’ils ne pouvaient plus pratiquer librement (en France) leur judaïsme ».
Le Rav Fhima a souligné qu’avec cet "exode", la communauté juive francophone avait pris de l’importance en Angleterre, à tel point que dans sa communauté, par exemple, il faisait venir une fois par mois un orateur français pour donner un cours. En outre, a-t-il rappelé, un cours de guemara est donné une fois par semaine par un rabbin français. Et d’estimer : « Je n’ai pas peur de marcher dans la rue à Paris. Mais je me sens beaucoup plus en sécurité ici (à Londres) ».
D’après le responsable d’une autre communauté londonienne qui a accueilli des Juifs français séfarades, près de 200 000 Juifs vivent aujourd’hui en Angleterre et 10 % d’entre eux ont émigré de France. Ce chiffre, estime-t-il, n’est pas négligeable …