Il était temps que l’Europe admette enfin cette évidence. Il a été décidé en haut lieu que la branche armée du mouvement chiite serait ajoutée sur la liste des organisations terroristes établie par l’UE.

Selon des sources à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des Etats de l’Union européenne, réunis pour débattre de la question, ont entériné cette résolution à l’unanimité.

Cette décision permettra de geler tous les comptes du Hezbollah en Europe, d’empêcher toute levée de fonds au profit de l’organisation terroriste, de prendre contre elle des sanctions juridiques si cela s’avère nécessaire et de contrôler les déplacements de ses agents. 
 
Toutefois, cette mesure reste complexe étant donné qu’elle fait une nette distinction entre "la branche armée" et "l’antenne politique" du Hezbollah.
 
La Grande Bretagne et les Pays Bas étaient les premiers à réclamer ce changement de politique à l’encontre de l’organisation terroriste. L’unanimité étant requise, il fallait donc convaincre les Etats encore récalcitrants, comme l’était par exemple l’Autriche qui a finalement accepté de suivre le mouvement, après quelques hésitations.
 
D’autres pays n’étaient pas convaincus au départ du bien-fondé de cette démarche : il s’agit de l’Irlande, de la République tchèque et de Malte. Mais ils se sont finalement laissé convaincre et n’ont plus menacé d’opposer leur veto, ce qui a permis le succès du vote.
 
Ce qui a aussi fait pencher la balance, c’est l’intervention flagrante du Hezbollah dans la guerre civile en Syrie. En outre, comme l’a souligné le chef de la diplomatie allemande, les preuves accumulées contre l’organisation terroriste, prouvant son implication dans l’attentat sanglant de Bourgas l’an passé n’ont plus laissé planer le moindre doute sur la nature de ce mouvement.
 
En Israël, les autorités ont salué bien entendu cette décision, en soulignant qu’il s’agissait d’un geste très significatif. Il faut dire que les Israéliens ont œuvré avec beaucoup d’énergie pour que l’UE comprenne enfin la nécessité d’une telle démarche. Toutefois, en Israël, on pense qu’il aurait fallu inclure également l’aile "politique", tout aussi néfaste et dangereuse, du Hezbollah dans cette résolution.