Le Frère musulman Mohamed Morsi vient d’être élu président de l’Egypte  à l’issue d’élections plutôt mouvementées. Dès l’annonce de sa victoire, il s’est empressé d’annoncer qu’il comptait resserrer ses liens avec l’Iran.

L’avènement au pouvoir d’un “Frère musulman” en Egypte n’annonce rien de bon, essentiellement pour Israël qui, malgré les relations tendues qu’il entretenait parfois avec les autorités du Caire, semblait assuré que le traité de paix entre les deux pays, signé il y a une trentaine d’années, serait respecté. 

A l’heure actuelle, l’élection de Mohamed Morsi pourrait fragiliser ces liens même si, dans son discours, le vainqueur des présidentielles égyptiennes s’est engagé à « honorer tous les accords conclus » sans citer explicitement celui qui lie l’Egypte à Israël.

La présence d’un islamiste militant à la tête d’un pays comme l’Egypte, l’Etat le plus peuplé du monde arabe, suscite l’inquiétude en Israël. Une inquiétude tout à fait justifiée, surtout après les déclarations faites par Morsi dans une interview accordée au lendemain de son élection à une agence de presse iranienne. Au cours de l’entretien, le nouveau président égyptien a indiqué qu’il souhaitait élargir les relations stratégiques entre l’Iran et l’Egypte en vue d’instaurer un « équilibre régional ».

Il ne faut pas oublier non plus que Mosri, lorsqu’il était membre des Frères musulmans, dirigeait le « comité de lutte contre le sionisme » dans sa circonscription. Au cours des années, il a monté progressivement les échelons qui devaient le mener au pouvoir. Il a toujours affirmé, dans ses discours, que « l’Islam était LA solution ».
 
Malgré ces préoccupations, les autorités israéliennes ont observé une retenue prudente. Le cabinet du Premier ministre a publié un communiqué pour saluer l’élection du nouveau président égyptien. Il a notamment indiqué qu’Israël appréciait la procédure démocratique adoptée en Egypte et souhaitait poursuivre sa coopération avec le gouvernement égyptien, sur la base des accords de paix entre les deux pays « qui défendent les intérêts des deux peuples et contribuent à la stabilité de toute la région ».