Nos garçons entrent à
Gaza !
», m’a-t-elle dit… Elle
ressemblait à tant d’autres
femmes au Kotel qui mendient en
échange de bénédictions auprès
de ceux qui viennent prier sur le
site le plus saint des Juifs. À ses
cheveux cachés sous un turban,
on voyait bien qu’elle devait vivre
dans l’un des quartiers orthodoxes
de la ville. Je lui ai demandé
de répéter : « Nos garçons entrent
à Gaza, redit-elle en hébreu.
N’oublions surtout pas de prier
pour eux ! »… C’était le dimanche
4 janvier à Jérusalem, alors que les
forces terrestres de Tsahal avançaient
depuis la veille à l’intérieur
même de la bande de Gaza…


Dans la ville sainte, une autre sorte
de force se mobilisait : le jour même,
il y eut en effet une ha’hnassat sefer Torah sur la tombe de Shimon
Hatsadik. Quelques centaines de
personnes avaient dansé dans les
rues de Jérusalem-Est pour accompagner
la procession que des soldats
protégeaient, et sautant un par un
du mur d’où ils montaient la garde,
ils se passaient une kippa de tête en
tête pour venir se recueillir un court
instant sur la tombe de ce saint et y
réciter des téhilim.

Un homme a alors pris le micro : « Ils
voudraient bien que nous craignions
de venir ici, mais nous n’avons pas
peur ! ». Ce soir-là, je reçus un message
d’une amie, Miri, me disant
« Il faut dire le Psaume 121 pour les
soldats à Gaza » : « Je
lèverai mes yeux vers
les montagnes d’où me
viendra mon aide. Mon
aide me vient d’Hachem
qui fait les cieux et la
terre. Il ne donnera pas
à ton pied l’occasion de
tomber, Il ne dormira
pas ton gardien. Voici,
Il ne dormira pas et Il
ne sommeillera pas, le
Gardien d’Israël. Hachem est ton gardien,
Hachem est ton ombre
à côté de ta droite. De
jour, le soleil ne te portera pas atteinte, ni la
lune pendant la nuit.
Hachem te préservera
de tout mal, il gardera
ta vie. Hachem gardera
tes allées et venues,
depuis maintenant jusqu’en l’éternité ».
(…) Le lendemain,
mon amie Paméla m’a
donné un mot alors
que je m’apprêtais à la
quitter où étaient inscrits les mots
suivants : « Avec l’aide de D.ieu,
prie pour la guérison de Néria ben
Rivka, un soldat qui a été grièvement
blessé à Gaza ! ». C’était un jeune du
yichouv de son frère qui avait reçu
un éclat d’obus dans la tête… Les
médecins avaient provoqué chez
lui un coma volontaire jusqu’à ce
qu’une intervention chirurgicale
décisive puisse avoir lieu… Le lendemain,
m’étant de nouveau rendue
au Kotel, j’ai recopié huit petits mots
que j’ai distribués à des femmes qui
y étaient présentes en leur demandant
de le transcrire à leur tour et de
le faire passer à d’autres et d’autres
encore…

C’était le mardi, et au séminaire où
je suis des cours, j’ai inscrit le nom
du soldat au tableau en demandant
à toutes de prier pour lui !
Cet après-midi-là, j’ai donc
téléphoné à mon amie
Paméla pour avoir de ses
nouvelles et pour lui dire
que des femmes au Kotel
et des étudiantes de mon
école priaient pour Néria.
« Les médecins, me dit-elle
alors, avaient pour l’instant
renoncé à l’opérer, mais ils
essaieraient de le réveiller
le lendemain »… Puis elle
m’a suppliée de continuer
à prier pour lui.
De nouveau, j’ai lancé une
campagne auprès des femmes.
L’une d’elles est même
allée prier pour lui sur la
tombe de Shimon Hatsadik.
C’était le mercredi,
et dans le bus une autre
femme m’a demandé de
ses nouvelles. La question
semblait venir de nulle
part : elle était de Mattersdorf
et avait reçu l’un de
mes mots, suite à quoi elle
avait aussi prié pour Néria.
Mais je n’avais pas de nouvelles à lui
transmettre…

D’autres femmes me posaient la
même question : elles semblaient
réellement inquiètes comme s’il
s’agissait de quelqu’un de très proche.
Le jeudi à la salle de gymnastique,
j’ai vu sur le tableau que l’on
demandait aux femmes de réciter les
Psaumes 20, 121 et 132 pour les soldats
à Gaza. J’ai alors compris que
c’était cela Jérusalem : un endroit où
tous les événements qui affectent le
peuple juif sont élevés en prières !
Le vendredi, j’ai pensé au loulav
que nous secouons pendant la fête
de Souccot et que le Midrash Rabbf
bah dans la section Vayikra appelle
une « arme de guerre ». Que faisons nous
en fait avec le loulav ? Nous
le secouons pendant la prière du
Hallel : nos prières sont comme une
épée qui coupe les Cieux à Roch Hachanah
et Yom Kippour, et nous secouons
le Loulav pour montrer que
nous sommes vainqueurs ! C’est de
cette façon que les Juifs se battent :
par le bouche-à-oreille à la salle de
gymnastique, dans le bus et au Kottel,
le peuple juif se mobilise ! Nous
sommes aussi des soldats qui prions
pour atteindre ensemble les Cieux.
Et nous vaincrons !

P. S. Les médecins n’ont pas réveillé
Néria parce que le taux d’oxygène
dans son sang était trop bas… Son
corps luttait contre une infection et
le coma allait être maintenu jusqu’à
ce qu’il ait pu se renforcer. Pendant
les dix jours suivants, plusieurs
femmes au Kotel ont donc continué
à se renseigner sur l’état de Néria.
Et le samedi soir, nous avons finnalement
su qu’il s’était réveillé et
qu’il comprenait ce qu’on lui disait.
Nous avons continué néanmoins à
prier pour lui et pour tous les autres
soldats !

Hannah BORGMAN


Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française

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