Il y a quelques jours, l’armée israélienne complétait la première session de formation spéciale destinée aux soldats religieux qui devront petit à petit assumer certaines fonctions tenues jusque là par des jeunes filles. En effet, dans la plupart des unités, il y a un soldat, généralement une fille, formé pour assurer des fonctions de « travailleur social ». Elle s’occupe des questions de bien être des soldats comme par exemple la gestion des permissions, le suivi psychologique de certains. Mais elle est aussi là pour écouter et proposer son aide en cas de problèmes personnels ou liés au service militaire.

Or l’intimité, souvent nécessaire pour remplir correctement cette fonction, empêche les soldats religieux d’avoir recours à ces services. Jusqu’à présent dans les deux unités religieuses, du Blue Dawn programme de l’armée de l’air qui forme des soldats haredi en tant que mécaniciens et techniciens d’avions et dans les Netzah yehuda Bataillon, connu comme les Nahal Haredi, cette fonction était assumée par des soldats sans formation. Ils n’avaient donc pas l’expérience et les aptitudes nécessaires pour mener à bien la partie la plus sensible de cette fonction.

C’est pourquoi l’armée a donc décidé de former 15 soldats haredi, déjà engagés dans ces unités, pour devenir des professionnels « du social » lors d’une formation de 6 semaines assurée uniquement par des hommes. Ces soldats issus du milieu religieux, en comprennent d’autant mieux les besoins, les modes de pensée et de référence. Ainsi ils peuvent vraiment venir en aide à ceux qui en ont besoin. Les jeunes formés sont impatients d’aller sur le terrain et de pouvoir apporter leur aide concrètement. Une autre formation de ce genre devrait débuter d’ici quelques mois.

    
Cette formation fait partie d’une série de mesures prises par l’armée pour permettre aux religieux qui désirent s’enrôler dans leur rang, de pouvoir le faire dans les meilleures conditions. « L’armée ne veut pas les faire devenir ce qu’ils ne sont pas. Mais nous essayons de nous adapter à leur mode de vie. Et c’est ce qui explique le changement qui s’opère aujourd’hui dans leur attitude vis à vis de l’armée. » raconte un officier impliqué dans ce programme.