Prise entre les tirs des forces loyales au président syrien Assad et ceux des « rebelles », l’antique synagogue d’Alep, celle qui pendant des siècles a abrité le fameux « Codex », est en danger.

Entre partisans et opposants au président Assad, la bataille fait rage dans la ville d’Alep qui, en sus, est bombardée par l’aviation russe. De ce fait, l’ancienne synagogue centrale de la ville, bâtie au IXe siècle de l’ère commune (ce qui en fait l’une des plus vieilles du monde) est en danger. Ce, d’autant plus qu’elle est située non loin d’une position de snippers « rebelles ».


Pour le moment, seul un coin du bâtiment a été endommagé. « Elle a été touchée, mais elle est toujours debout », explique Motti Kahana, le fondateur d’Amaliah, une ONG dont l’un des buts est d’alléger les souffrances des réfugiés syriens, mais qui s’occupe aussi de la sauvegarde du patrimoine juif sur place. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir afin de sauver le plus de livres et de parchemins possibles, précise-t-il. Cette synagogue d’Alep est un site patrimonial important pour le peuple juif, contenant de nombreux articles religieux et historiques qui, si ils étaient détruits, emporteraient avec eux tout souvenir de la vie juive dans cette cité antique ».

Pour effectuer ce travail de sauvetage, « nous travaillons avec les forces d’opposition », ajoute le même. « Un effort qui s’est révélé très coûteux » pour celui qui a réussi l’an dernier à sauver les derniers juifs vivant encore en Syrie. Du coup, il fait appel à la générosité publique pour réunir les 100.000 dollars nécessaires à la poursuite de son action sur place.

Si Motti Kahana réussit à mener à bien cette opération, il a l’intention de placer ce qui aura été sauvé dans une synagogue de New York (il est lui-même américain) pour le rendre une fois le calme revenu « si tel est le souhait de la communauté juive d’Alep ». En attendant, celui-ci avoue qu’il ne craint pas tant les forces du président Assad que celles de ses alliés iraniens et du Hezbollah. « Le régime d’Assad et avant lui celui de son père, ont protégé la synagogue ces cinquante dernières années, dit le responsable d’Amaliah. Mais, je ne pense pas qu’Assad contrôle encore le pays. Je pense que ce sont les Iraniens et le Hezbollah qui prennent les décisions avec l’appui des forces aériennes russes ».

Or, selon lui, ces derniers se moquent des antiquités locales, juives ou non. S’ils réussissent à prendre Alep, « ils vont juste nettoyer la zone », estime-t-il. « Israël tente de faire tout ce qu’il peut, conclut-il, mais je pense qu’Israël devrait demander au président Poutine d’arrêter de bombarder cette zone. Il y a un cimetière juif vieux de 500 ans où les bombes sont tombées et Israël devrait être en contact avec Poutine pour s’assurer que le site n’est pas endommagé ».  

Caherine Garson pour Actualité Juive