L’ancien leader néonazi Csanad Szegedi, dont la vie a été bouleversée lorsqu’il a découvert ses origines juives, vient de franchir une nouvelle étape dans son existence.
Il a annoncé publiquement qu’il avait entamé des démarches en vue de monter en Israël. Il a fait cette déclaration lors d’un congrès paneuropéen organisé en fin de semaine en Hongrie par le mouvement pour la lutte contre l’antisémitisme et le boycott.
Le parcours de Casnad Szegedi est incroyable : nationaliste hongrois antisémite, il a milité au sein du parti d’extrême droite Jobbik, devenant même l’un de ses orateurs les plus virulents, jusqu’au jour où il a appris que sa grand-mère maternelle était juive et avait été déportée à Auschwitz pendant la Guerre.
C’est alors qu’il a pris une décision qui va changer sa vie du tout au tout : il a émis le voeu de rencontrer un rabbin. Il a pris alors contact avec le rav Kovesh, leader des communautés juives hongroises, qui est Habad et officie à la grande synagogue d’Obuda, à Budapest. Ce dernier a hésité au départ, ne sachant pas s’il devait accepter.
Finalement, après avoir consulté le Rav Oberlander, Av Bet Din, le Rav Shlomo Kovesh lui a donné son accord et les deux hommes se sont retrouvés au Centre Habad de Budapest.
Les membres de la communauté étaient eux aussi hésitants. Le contact n'a pas été simple et l’ancien député néonazi a commencé par présenter ses excuses pour les propos qu’il avait tenus par le passé.
Le rabbin l’a emmené plus tard devant un monument érigé en souvenir des 560 000 Juifs hongrois massacrés pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est là qu’il a compris l’ampleur de la tragédie de la Shoah. Plus tard, ils sont allés ensemble se recueillir au cimetière juif sur la tombe de son arrière-grand-mère.
Accueilli par la communauté, Casnad Szegedi a commencé à suivre des cours de judaïsme chez le Rav Oberlander, apprenant à lire l’hébreu, à réciter les prières et à mettre les Tefillines.
Il avait conclu il y a deux ans dans une interview accordée à la télévision israélienne : « Si quelqu’un m’avait dit, il y a un an, que j’irais à la synagogue le vendredi soir, que j’essaierais de manger cacher et que je ferais la Brit Mila, je lui aurais certainement répondu qu’il rêvait ».
A présent, il franchit une nouvelle étape dans son existence qui a connu de nombreux bouleversements en s’engageant sur la voie de la Alya.