Maille après maille, la légende tricotée
autour des circonstances de la mort
du jeune Mohammed al-Dura se défait. Cette fois-ci, c’est un documentaire diffusé le 4 mars dernier par la chaîne de télévision
publique allemande ARD qui pointe les incohérences flagrantes des images du journaliste Charles Enderlin et de son caméraman
palestinien Tala Abou Rahma.
Réalisé par Esther Shapira et Georg Hafner, le documentaire recense une série d’éléments
prouvant l’impossibilité matérielle de « l’assassinat », le 30 septembre 2000, du garçon de 12 ans au carrefour de Netzarim dans la bande de Gaza par les soldats israéliens,
comme l’affirmait à l’époque le reportage
de France 2.
Études balistiques et morphologiques, décryptage
labial, interviews des principaux acteurs de l’incident, rapports médicaux, relevés des incohérences horaires et surtout
bonne logique : aucune preuve n’a été épargnée aux téléspectateurs allemands pour mettre au jour le « bidonnage » et « la mise en scène » de Charles Enderlin. Accusations
auxquelles la justice française n’avait d’ailleurs rien trouvé à redire en mai dernier,
donnant raison à Philippe Karsenty dans son combat contre la chaîne française.
« Nous disons dans notre film qu’il n’y a aucune preuve que Mohammed al-Dura ait été tué, ni même que son père ait été blessé. Nous ne le savons pas. Nous ne pouvons pas dire avec certitude que le film de France 2 est un faux, mais il y a une haute probabilité
pour que cette hypothèse soit la bonne. Nous pouvons également dire avec certitude que l’enfant enterré n’est pas Mohammed al-Dura. Par ailleurs, il est absurde de dire qu’il a été tué par les Israéliens », a d’ailleurs précisé
Esther Shapira au quotidien Frankfurter
Allgemeine Zeitung qui a consacré deux longs articles au documentaire.
Plus que la nouveauté des éléments présentés
– puisque la plupart avaient déjà été mis au jour -, c’est le renversement de la charge de la preuve qui fait date. Le rapport de force a en effet changé, et grâce à la légitimité apportée
par la chaîne allemande, c’est désormais
à France 2 de montrer comment le fil des événements est bien celui qu’elle défend contre vents et marées.
Plus encore, le film de Shapira et Hafner s’attaque publiquement à l’ultime tabou :
non seulement Mohammed al-Dura n’a pas été tué par Tsahal, mais le film de
France 2 serait un faux absolu ! Une hypothèse
défendue très tôt par l’agence de presse israélienne Mena et par le physicien Nahum Shahaf. Ce qui leur avaient valu de passer au mieux pour des farfelus, au pire pour des agités de la théorie du complot. Et dire qu’à l’époque, la probabilité que le jeune garçon ait été victime de tirs palestiniens passait pour un crime contre la mémoire d’un drame devenu le symbole universel de la seconde Intifada…
Réagissant sur son blog à l’enquête diffusée
sur la chaîne ARD, Charles Enderlin, s’est contenté de dénoncer un documentaire bourré « d’insinuations, de manipulations, de contre-vérités et de mensonges », sans pour autant en contredire aucun des éléments.
Serge Golan
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