Le parlement allemand a reconnu officiellement, lors d’un vote, le génocide arménien perpétré par les Ottomans au cours de la Première Guerre mondiale. Près d’un million et demi de personnes avaient alors été massacrées.
Cette prise de position a suscité, comme on l’avait prévu, la colère de la Turquie et pourrait provoquer de graves tensions entre les deux pays. Jusqu’à présent, une vingtaine d’Etats ont reconnu ce génocide. La France en fait partie mais Israël ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la question.
Yasin Aktay, porte-parole du Parti AKP au pouvoir, a déjà réagi en déclarant que cette reconnaissance allait nuire sérieusement aux relations entre les deux pays.
Quant au vice-premier ministre et porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmuş, il a estimé que cette démarche était une ‘erreur historique’. Comme première mesure concrète suite à ce vote, la Turquie a rappelé son ambassadeur en poste à Berlin.
Cette reconnaissance survient alors que l’Allemagne et l’Europe dépendent de leurs relations avec la Turquie. En effet, les deux parties ont conclu récemment un accord dans le cadre duquel la Turquie s’engageait à renforcer ses contrôles pour empêcher que des réfugiés quittent son territoire en direction de l’Europe. En compensation, ses partenaires lui proposaient une aide financière et l’octroi de visas à ses citoyens voyageant en Europe.
Le chef du gouvernement turc Binali Yildirim a indiqué cette semaine que le vote du parlement turc ne compromettrait pas cet accord mais il a tout de même laissé entendre que cela risquait de fragiliser les relations entre les deux pays.