Les organisateurs attendaient 5 000 participants. Mais finalement c'est environ la moitié qui s'est rassemblé lundi soir devant la Cour Suprême à Jérusalem, pour protester contre les arrestations du rav Dov Lior, la semaine dernière et du rav Yaacov Yossef en début de semaine.Qui plus est le public était relativement homogène ; presque exclusivement des membres de l'aile droite de la mouvance sioniste religieuse. Même les rabbanim du courant central de cette mouvance ont préféré ne pas participer à ce rassemblement à l'exception du rav 'Haïm Druckman qui a appelé les autorités à « mettre un peu d'ordre au sein du Parquet ». Le rav Druckman a déploré l'absence d'égalité devant la loi : « Comment un professeur peut-il impunément appeler les blindés de Tsahal à prendre d'assaut une localité juive ? N'est-ce pas là de l'incitation? » a demandé le rav Druckman. Dans son intervention, le rav Dov Lior, grand rabbin de Kiryat Arba a encouragé les rabbanim à ne pas avoir peur d'exprimer leur avis même si cela peut comporter certains risques : « Il ne faut pas falsifier les paroles de la Torah » a dit le rav Lior. Quant au rav Yaacov Yossef, il a remis en cause le fameux principe de Dina Démal'houta (le respect de la loi de l'État) : « Nous avons toujours essayé de respecter ce principe. Mais ces dernières années certains tentent de briser ce pont. Ils veulent nous séparer en deux peuples, l'un religieux l'autre non. Nous ne le voulons pas, mais, a dit le rav Yossef, ce principe n'est pas applicable sous tous les régimes, uniquement lorsque tous sont égaux devant cette loi ». Rappelons que le rav Yaacov Yossef a été interpelé par la police dimanche matin alors qu'il revenait de la prière de Roch Hodech sur le tombeau de Shimon Hatsadik. Les enquêteurs l'ont conduit au QG de la police situé à quelques centaines de mètres de là. Le rav était soupçonné d'incitation à la violence pour avoir cautionné, comme dans le cas du rav Lior, le livre controversé " Torat Hamele'h – la loi du roi ", et de refus répétés de se présenter devant les enquêteurs. Finalement, il a été interrogé pendant moins d'une demi-heure et tout de suite après libéré.Par Daniel Haïk, en partenariat avec Hamodia.fr