Un chercheur lituanien, faisant partie d’un groupe de 450 personnes étudiant l’histoire de la Shoah à Yad Vashem, vient de révéler l’emplacement du massacre des Juifs de Kovno (Kaunas), en Lituanie.

Au cours de l’été 1941, près de 4 000 juifs de la ville ont été rassemblés à cet endroit et ont été assassinés de sang froid. Parmi eux se trouvaient de nombreux rabbanim, dont vraisemblablement le Rav Elhanan Wasserman, directeur de la Yechiva de Baranowicze, et plusieurs dirigeants de la communauté orthodoxe de Lituanie.
 
Lors d’une conférence qui s’est tenue cette semaine au mémorial, à Jérusalem, Vladimir Orlov a présenté les résultats de ses investigations. Le site de sinistre mémoire se trouve dans une des dix forteresses construites autour de la ville à la fin du XIXe siècle, qui servaient de prisons.
 
Orlov a eu des difficultés à le localiser, étant donné qu’il est devenu une décharge publique. Il a tout de même réussi à retrouver sur place des documents, un livre de prières et des bijoux. La plupart des objets étaient entreposés dans un tuyau sous trois mètres de terre.
 
Il a fallu faire un tri sérieux parmi les détritus pour déceler leur présence, a précisé Orlov. Il a ajouté : « Parmi les pierres et le sable, nous avons trouvé des effets personnels appartenant aux victimes ».  
 
Ces recherches ont été rendues possibles grâce à l’acquisition du terrain, il y a cinq ans, par un centre qui effectue des recherches sur l’histoire militaire de la Lituanie en vue d’édifier sur place un musée.
 
Au départ, Orlov ne pensait pas pouvoir trouver la moindre trace du massacre des Juifs. Mais au bout d’un an, il a découvert la fosse commune avec les 4 000 victimes. Il a souligné que ce n’était pas les Allemands qui les avaient massacrés mais les Lituaniens qui, a-t-il rappelé, n’ont jamais payé pour leurs crimes.

Le gouvernement lituanien a toujours ignoré les actes ignobles commis par des citoyens du pays et jusqu’à aujourd’hui, il refuse d’enseigner aux jeunes ces faits honteux.
 
Orlov compte ériger sur place un musée en souvenir de tous ceux qui ont péri lors de ces événements dramatiques. Au cours de sa visite en Israël, il a indiqué qu’il avait déjà réussi à retrouver les noms de 89 victimes.