Le projet de loi pour l’enrôlement dans l’armée des jeunes orthodoxes a été adopté dans la nuit en première lecture à la Knesset. Une majorité de 64 députés l’a soutenu alors que 21 autres s’y opposaient.
Le vote a eu lieu à l’aube, après une longue nuit de débats parfois houleux. Des dizaines d’orateurs se sont succédés à la tribune, la plupart pour dénoncer cette nouvelle loi.
Quelques heures plus tôt, les députés des partis orthodoxes s’étaient retrouvés dans les couloirs de la Knesset pour réciter des psaumes et des prières. L’un d’entre eux a même sonné du Chofar.
Et quelques heures plus tard, lorsque le projet de loi est passé en première lecture, ils ont protesté avec véhémence contre cet amendement, certains déchirant leur vêtement en signe de « deuil ». Le député Meir Poroush, de Yaadout Hatora, a fait un geste encore plus symbolique en s’attachant au micro avec des menottes.
Cette loi, présentée par le ministre des Sciences Yaakov Peri (Yesh Atid) propose une « répartition équitable des charges ». Pour Péri, il s’agit de « réparer une injustice historique ». Elle stipule qu’à partir de l’année 2017, tous les Israéliens ayant atteint l’âge de 18 ans devront se présenter dans un des bureaux de recrutement de l’armée.
Une exception sera accordée à un groupe de 1 800 jeunes religieux, dispensés de service militaire pour pouvoir continuer à s’adonner à l’étude de la Tora dans leur yechiva.
Les Haredim seront autorisés à demander chaque année un sursis, qui pourra être reconduit pendant trois ans, jusqu’à l’âge de 21 ans. Par la suite, ils devront décider s’ils veulent être enrôlés au sein de l’armée ou s’ils préfèrent accomplir un service national civil.