Poursuivant sa série sur le monde orthodoxe, le journaliste Yaïr Cherki, reporter de la deuxième chaîne de la télévision israélienne, s’intéresse cette fois, dans le second volet de son reportage, aux Juifs lituaniens (ashkenazim qui ne sont pas hassidim).
Il précise avant tout qu’ils représentent, par leur nombre, le groupe le plus important de la communauté orthodoxe du pays.
En outre, ajoute-t-il, ‘ils accordent une valeur suprême à l’étude de la Tora’.
« Des milliers de jeunes de cette communauté se retrouvent à la Yeshivat Hévron, Yeshivat Mir, Yeshivat Ponowicz, et bien d’autres encore et ils y restent même après leur mariage, n’allant pas travailler », souligne-t-il. « Ce sont les épouses qui subviennent pour l’essentiel aux besoins du ménage : 78 % d’entre elles travaillent et ce taux est supérieur à la moyenne nationale ».
Yaïr Cherki aborde ensuite la question de la direction de cette communauté, affirmant qu’elle se distingue par le fait qu’elle est conduite par une seule autorité religieuse dominante : « Comment la choisit-on ? On recherche l’homme le plus âgé et le plus sage, indique-t-il. Après le Rav Chakh, il y a eu le Rav Eliachiv et aujourd’hui, c’est le Rav Aaron Leib Steinman, qui a près de 104 ans ».
« Sur le plan politique, il faut savoir, nous dit encore Yaïr Cherki, que ce groupe est représenté à la Knesset par le parti Deguel Hatora. Toutefois, il est divisé depuis que le Rav Shmouel Auerbach, âgé de 86 ans, a fait sécession en créant son propre courant, minoritaire et extrémiste, qui se distingue surtout par sa lutte contre l’enrôlement dans Tsahal des jeunes Harédim ».
Il rappelle que le Rav Auerbach a entraîné ses disciples à manifester dans les rues et à bloquer des artères pour protester contre les arrestations d’étudiants de Yeshivot considérés comme déserteurs. Il s’agit de jeunes qui ne se sont pas rendus, après la réception de leur convocation, au centre d’incorporation de l’armée où ils doivent présenter leur demande de sursis militaire.