Selon un rapport rendu public à l'occasion du 40e anniversaire du massacre des onze athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich, des cellules de néonazis allemands ont collaboré avec les terroristes palestiniens de Septembre noir dans la préparation de cet attentat.
C'est l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a fait cette révélation en se référant à un rapport de 2 000 pages, resté secret jusque-là et rédigé par le Bureau Fédéral Allemand pour la Protection de la Constitution. Rappelons que le 5 septembre 1972, un commando de terroristes du Fatah avait pénétré dans le village olympique et avait pris en otages neuf sportifs israéliens après en avoir assassiné deux de sang froid en pénétrant dans le bâtiment abritant la délégation israélienne. Les 9 autres otages avaient finalement péri sur la piste de l'aéroport de Munich lors d'une tentative manquée de la police allemande de les libérer. Cet attentat avait provoqué une immense onde de choc en Israël bien sûr, mais aussi dans l'ensemble du monde occidental. Un des documents publiés la semaine dernière dans le Der Spiegel prouve que sept semaines avant l'attentat, un certain Saad Walli, décrit comme ayant « un physique arabe » s’était entretenu secrètement avec un néonazi du nom de Willi Pohl. Or, il s'avère que Saad Walli n’était autre qu’Abou Daoud, un des leaders de « Septembre noir » et un des organisateurs de l’attentat de Munich, qui est mort à Damas, il y a deux ans. Ce document semble prouver que ni les forces de sécurité fédérales allemandes ni le bureau fédéral pour la protection de la Constitution n'aient agi de quelque façon que ce soit pour arrêter Abou Daoud, malgré les informations dont ils disposaient. Le Der Spiegel, ajoute que le néonazi a aidé Abou Daoud à obtenir de faux papiers, dont de faux passeports et d’autres faux documents. Par ailleurs, le journal précise que cet homme a « conduit Abou Daoud à travers le pays, pour lui permettre de rencontrer d’autres Palestiniens dans d’autres villes allemandes. ». Qui plus est, le rapport de la police indique que Pohl a aidé les terroristes à obtenir des armes et peut-être même les armes qui ont été utilisées pour la prise d’otages. « Elles provenaient d’une ligne de production très rare » explique le rapport à propos des armes saisies, disant qu’elles comprenaient « des boîtiers belges et des explosifs suédois, exclusivement fabriqués pour l’Arabie saoudite, et ce sont des armes identiques à celles-là qui ont été utilisées par les terroristes palestiniens pour tuer les otages aux Jeux olympiques » a ajouté Der Spiegel. Pohl, qui avait été condamné à une peine de prison très brève « pour détention illégale d’armes à feu » a carrément été libéré quatre jours après le verdict. Selon le Der Spiegel, les autorités allemandes avaient craint à l’époque qu’une attaque ne soit perpétrée pour libérer le néonazi s’il avait été incarcéré plus longtemps ! Par M.T.,en partenariat avec Hamodia.fr