Suite à l’affaire « Marine Le Pen danse avec les néo-nazis en Autriche » le week-end dernier, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du FN, a déclaré que cette soirée « retraçait le Vienne du XIX siècle » et que c’était du « Strauss sans Kahn »
Le bal organisé vendredi dernier par des corporations estudiantines autrichiennes proches de l'extrême droite, avec la participation de Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle, avait fait rage au sein de toutes les discussions politiques. Il avait par ailleurs provoqué une contre-manifestation à Vienne et la dénonciation d'organisations en France, SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France.
Mais il n’aura pas fallu beaucoup de temps à Jean-Marie Le Pen pour reprendre la vedette à sa fille. L’homme politique controversé se retrouve une nouvelle fois au cœur des débats. Interrogé sur la polémique viennoise au cours d’une émission sur France 3 dimanche29 janvier, il a déclaré « j'ai moi-même assisté à cette magnifique manifestation qui retrace d'ailleurs le Vienne du XIXe siècle, c'est Strauss, sans Kahn si vous voulez », dans un jeu de mots associant le compositeur Johann Strauss, célèbre pour ses valses, et l'ancien patron du FMI, le socialiste français Dominique Strauss-Kahn.
« Touche pas à mon père »
Evidemment, l’intervention du président d’honneur du Front national sur une chaine populaire française n’a pas tardé à faire désordre. Un désordre auquel Marine a tenu à participer. « C’est une plaisanterie, un trait d’humour que je goûte plus que les traits des humoristes qui nous traitent successivement de gros cons, de salauds, d'étrons (…). Je vois qu'on est plus difficile avec l'humour de Jean-Marie Le Pen qu'avec l'humour de ceux qui sont payés soi-disant pour ça », a-t-elle déclaré le soir-même à des journalistes lors de l’un de ses meetings à Perpignan.
Un humour noir qui passe en effet plutôt mal puisqu'hier, l'eurodéputé MoDem Robert Rochefort, proche de François Bayrou, a estimé qu'il était « impossible » de ne pas réagir aux propos de Jean-Marie Le Pen, qu’il a qualifiés « d’allusion antisémite claire ». « La nostalgie de la Vienne du XIXe siècle, ainsi peut-être que des régimes totalitaires du XXe, lui a fait dire que c'était « Strauss sans Kahn », exprimant ainsi son désir profond et immuable d'éliminer ce qu'il ne supporte pas », a-t-il ajouté. Robert Rochefort, membre de l'équipe de campagne du candidat Bayrou, parle quant à lui d'une « injure à l'Europe et au peuple européen ».Par Virginie Sainsily(source guysen.com)