Les obsèques de l’ancien Premier ministre Itshak Shamir, décédé ce Chabbat à Herzliya à l’âge de 96 ans, se sont déroulées lundi soir dans le carré des grands de la Nation, au cimetière du Mont Herzl à Jérusalem. Tous les orateurs ont souligné la fermeté de Shamir dans ses décisions politiques. 

La cérémonie a débuté à 18 heures par le discours du président de l’Etat, Shimon Pérès, devant un public composé notamment de ministres du gouvernement, d’hommes politiques, d’anciens combattants et d’amis proches. Au premier rang, se trouvaient, très émus, Yaïr Shamir, le fils du défunt, et sa fille, Guilada Diamant.

Pérès a déclaré notamment : « Son idéologie s’appuyait sur l’histoire de notre peuple. Il pensait que notre passé donnait toute la légitimité au présent. » Et d’ajouter : « Shamir a lutté sans relâche pour sauver les Juifs et les faire venir en Israël ».

« Nous avons travaillé ensemble pendant six ans, a rappelé Pérès, dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale, et nos avis étaient souvent opposés. Mais nous étions tous deux convaincus d’œuvrer en tant qu’Israéliens loyaux envers leur peuple et aimant leur pays ».  
 
Dans l’assistance se trouvaient également des membres de la communauté juive éthiopienne, venus rendre un dernier hommage à celui qui avait fait venir un grand nombre d’entre eux lors de « l’opération Salomon ».
 
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a rappelé dans son discours que « la Terre d’Israël et le Peuple juif » avaient toujours été LA priorité pour Itshak Shamir et avaient guidé sa politique. Evoquant son combat au sein du Leh’i, unité combattante clandestine lors du mandat britannique, Netanyahou a souligné qu’il s’agissait pour lui d’une mission au service de la nation. « Itshak Shamir était un homme discret et réservé et il n’a jamais recherché ni les honneurs personnels ni la moindre reconnaissance, a affirmé le Premier ministre, et il a dû assumer de lourdes responsabilités ».

Connu pour sa fermeté, a rappelé Netanyahou, Shamir avait quand même eu la voix brisée par l’émotion lorsqu’il avait lu, pendant le Yom HaShoah, le nom de ses parents massacrés par les Nazis. « C’est une des rares fois où il a montré une défaillance », a-t-il souligné.
 
Le fils de l’ancien Premier ministre, Yaïr Shamir, avait des larmes dans la voix lorsqu’il a pris la parole pour « prendre congé de son père ». « On se souviendra de toi comme d'un homme qui aimait son peuple et son pays », a-t-il déclaré, et qui était digne d’être pris pour modèle et d’être admiré ».

Modestie, réserve et sensibilité, voici les qualités dont était doté Shamir, a rappelé encore Yaïr Shamir qui a également souligné que si son père faisait preuve d’une certaine intransigeance dans ses décisions politiques, il manifestait une grande tendresse à l’égard des membres de sa famille.
 
Après ces discours, Itshak Shamir a été inhumé aux côtés de son épouse, Choulamit, décédée l’an dernier.
 
Yehi Zihro Barouh.