Des femmes orthodoxes ont tenté récemment de présenter leur candidature aux élections municipales dans plusieurs villes du pays. Mais elles ont vite dû renoncer à leur projet, après avoir fait l’objet de pressions. A El’ad, ville majoritairement orthodoxe, c’est un groupe de mères de famille religieuses qui relève à présent le défi et compte tenter sa chance.
C’est une première : la liste « Ir VaEm », « ville et mère », composée uniquement de femmes religieuses, entre en lice. Elle est conduite par Mih’al Tchernovisky, sous le slogan : « Des mères pour le bien d’El’ad » : elle a expliqué que l’idée avait germé lorsque des femmes qui souhaitaient entrer dans des listes existantes avaient été repoussées. « La question qui se pose n’est pas : »pourquoi vous vous présentez » mais plutôt : »Pourquoi pas ».
Mih’al Tchernovisky, 33 ans, qui a étudié dans un Bet Yaakov, est informaticienne dans une société de Hi-Tech. Très active, sur le plan social et politique, elle vit depuis huit ans à El’ad.
Pour elle, les femmes ont leur mot à dire dans la gestion de la ville, étant donné qu’elles y passent bien plus de temps dans la journée que leur conjoint. Elles utilisent davantage les transports urbains et fréquentent les jardins publics et elles sont concernées, plus que quiconque, par tous les services de la cité.
Pour éviter les pressions, elles ont préféré rester discrètes jusqu’au dernier moment. Mais dès qu’elles ont officialisé leur candidature, les médias orthodoxes se sont empressés de publier les photos du formulaire d’inscription et des postulantes.
Au nombre de cinq, elles représentent plusieurs courants de la population d’El’ad, harédi ou sionistes religieuses, et comptent œuvrer dans tous les secteurs de la ville, sans favoriser une communauté au détriment d’une autre.