Cela faisait soixante ans que l’armée contrôlait la situation en Egypte. On peut donc dire que le président égyptien Mohamed Morsi, en se débarrassant de son ministre de la Défense, le maréchal Hussein Tantaoui, en poste depuis vingt ans, et de son chef d’état-major, le général Sami Anan, ouvre une nouvelle ère et ce coup d’éclat est bien entendu accueilli avec satisfaction par ses partisans.
Il ne faut pas oublier que Tantaoui était considéré comme l’une des personnalités dominantes du Caire depuis de nombreuses années. En l’éclipsant, le président égyptien indique clairement qu’il met fin à l’hégémonie militaire dans son pays.
Morsi, précisons-le, est le premier civil au pouvoir depuis l’abolition de la monarchie en Egypte en 1952 et il appartient au mouvement des Frères musulmans.
En Israël, on est inquiet de ces changements qui pourraient avoir des retombées tant sur les relations entre les deux pays que sur la situation, déjà tendue, dans le Sinaï.
Le gouvernement, surpris par les décisions du président égyptien, reste toutefois prudent dans ses déclarations. Mais il est clair pour les dirigeants israéliens que les dernières démarches de Morsi attestent d’une radicalisation du régime égyptien et on se demande à Jérusalem si les accords de paix conclus entre les deux pays il y a une trentaine d’années ne vont pas être compromis.
Les Américains, de leur côté, ne semblent pas particulièrement soucieux, pour le moment du moins, des dernières mesures prises par le Caire. C’est ce qu’indique le Washington Post, en précisant qu’à la Maison Blanche, on ne s’émeut pas outre mesure des changements opérés dernièrement au sein du régime égyptien.