Selon la Fondation Al-Aqsa, émanation du Mouvement islamique en Israël, "cette fermeture montre clairement que l'occupation israélienne veut mettre la main sur chaque partie de la mosquée Al-Aqsa".


Israël a fermé la rampe d'accès à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, utilisée par les non-musulmans, en invoquant le caractère précaire de l'ouvrage, une mesure fustigée par les Palestiniens.

La municipalité avait annoncé le 8 décembre avoir ordonné la fermeture dans les sept jours de cette rampe, au risque de déclencher des protestations dans le monde arabo-musulman, très sensible à toute éventuelle atteinte à l'esplanade des Mosquées, notamment la Jordanie, qui en est la gardienne.

"La structure a été fermée sur ordre de la municipalité", a déclaré lundi une porte-parole de la police, Louba Samri.

"L'esplanade des Mosquées est ouverte comme d'habitude aux fidèles musulmans", a ajouté la police dans un communiqué.

"La police et la Fondation pour le Mur Occidental (organisme israélien chargé du mur des Lamentations, NDLR) ont décidé hier (dimanche) de fermer la rampe provisoire de la porte des Maghrébins", a déclaré le porte-parole de la mairie Stephan Miller, sans préciser par quoi elle serait remplacée.

Le mouvement palestinien Hamas a dénoncé une "déclaration de guerre religieuse contre les lieux saints musulmans à Jérusalem", dont la partie orientale est occupée et annexée par Israël depuis 1967.

"Cette mesure grave traduit le plan israélien d'agression contre la mosquée Al-Aqsa, qui a déjà commencé dans les faits", a affirmé Fawzi Barhoum, un porte-parole de la formation islamiste qui gouverne la bande de Gaza.

"Nous condamnons et rejetons cette escalade israélienne", a déclaré pour sa part Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

"Nous considérons que ces pratiques, que ce soit la fermeture de la porte des Maghrébins à Jérusalem, les agressions des colons ou la décision de construire 40 nouvelles unités de colonisation visent à saper les efforts internationaux, en particulier ceux du Quartette, qui tente de ressusciter le processus de paix", a-t-il ajouté.

Le directeur du Waqf, l'office des biens religieux musulmans, de Jérusalem, cheikh Azzam al-Khatib a affirmé à l'AFP qu'"étant donné que la porte des Maghrébins est à la base un bien musulman, c'est le Waqf qui en a la responsabilité, ainsi que de la restauration du site, qui comporte des vestiges islamiques importants".

"La démolition de celui-ci signifierait la disparition de ces vestiges, ce qui reviendrait à porter atteinte à la mosquée Al-Aqsa", a-t-il estimé.

Selon la Fondation Al-Aqsa, émanation du Mouvement islamique en Israël, "cette fermeture montre clairement que l'occupation israélienne veut mettre la main sur chaque partie de la mosquée Al-Aqsa".

Le Mouvement islamique "considère toute partie de la mosquée Al-Aqsa comme un bien musulman", a expliqué son vice-président, cheikh Kamal Khatib, cité dans un communiqué, ajoutant: "Porter atteinte à la rampe revient à porter atteinte à la sainteté de la mosquée Al-Aqsa".

A Amman, le guide des Frères musulmans jordaniens Houmam Saïd a condamné "une atteinte flagrante aux lieux saints musulmans", prônant "la lutte contre l'entité sioniste pour libérer les territoires occupés".

En novembre, les autorités israéliennes avaient reporté la démolition de cette structure, de crainte de vagues de protestations dans le monde arabo-musulman.

Cette rampe en bois conduit de l'esplanade, qui abrite le troisième lieu saint de l'islam, au mur des Lamentations, principal site de pèlerinage du judaïsme.

Elle a été érigée en 2004 à titre provisoire après l'effondrement d'un précédent passage et permet aux visiteurs non musulmans ainsi qu'aux forces israéliennes d'accéder à l'esplanade.

En février 2007, un projet de rénovation de la rampe avait été arrêté face aux protestations dans le monde musulman, inquiet de possibles atteintes aux monuments islamiques de la Vieille ville.Source :  AFP