Le gouvernement israélien a voté ce dimanche, à une large majorité, en faveur de l’exportation de 40 % de sa production de gaz naturel provenant de gisements exploités par trois compagnies israéliennes et un groupe énergétique américain. Cette décision est contestée par l’opposition et quelques membres influents de la majorité qui la qualifient de prématurée et de hasardeuse.
Dix-huit ministres ont soutenu la motion présentée par le Premier ministre alors que trois autres s’y opposaient. Cela signifie que sur une production totale de 800 milliards de m3, 540 milliards, c’est-à-dire l’équivalent de 60 %, seront conservés en Israël pour assurer les besoins du pays alors que le reste sera réservé à l’exportation.
Selon les estimations, cela devrait suffire pour les 25 prochaines années, même en cas d’augmentation de la consommation, si l’on considère que la quantité annuelle nécessaire pour la population est de 7 milliards de mètres cubes.
Pour Netanyahou, il s’agit de profiter de ce « cadeau de la nature ». Il estime en effet que les recettes de ces exportations pourraient atteindre 60 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années.
Les opposants se mobilisent de leur côté. Leur lutte est soutenue notamment par la cheffe de l’opposition Shelly Yahimowitz, leader du Parti travailliste, mais également par des députés d’autres formations politiques.
L’ancien président de la Knesset Ruby Rivline, du Likoud, dénonce le projet et compte se tourner vers la Cour suprême pour exiger que la question soit débattue et tranchée au parlement israélien.
Parmi les arguments avancés : sur les 60 % restants que conserverait Israël, des quantités non négligeables pourraient être prélevées au profit de pays voisins d’Israël, comme la Turquie ou la Jordanie, dans le cadre d’accords politiques, ce qui risquerait de léser sérieusement les Israéliens.