La tension monte au Proche Orient, surtout depuis que la Syrie réprime dans le sang la rébellion qui prend chaque jour un peu plus d’ampleur dans le pays. En outre, l’Iran se montre toujours aussi menaçant. C’est dans ce contexte qu’Israël envisage de renouer ses relations avec la Turquie, qui se sont nettement refroidies depuis les affrontements sur le Mavi Marmara.

Les relations entre Israël et la Turquie se sont détériorées lors de l’épisode de la « Flottille pour Gaza », organisée en mai 2010. Parmi les bateaux qui se dirigeaient vers la bande de Gaza se trouvait une embarcation turque à bord de laquelle des militants pro-palestiniens étaient prêts à en découdre avec Tsahal.
 
Des soldats de la marine israélienne, montés à bord pour détourner le bateau de sa destination première, ont été violemment attaqués par des passagers et ont dû riposter. Ces affrontements ont fait 8 morts côté turc. Plusieurs soldats israéliens ont alors été sérieusement blessés.
 
Depuis cet incident grave, les liens entre les deux pays s’étaient nettement désagrégés et le Premier ministre turc Erdogan ne manquait pas une occasion de dénigrer Israël. A présent, il est de l’intérêt de tous de rétablir le dialogue. Suite aux massacres en Syrie, la Turquie a d’ailleurs fermé toutes ses frontières avec ce pays voisin et il est clair que les affrontements de plus en plus violents qui s'y déroulent inquiètent Ankara.
 
La situation actuelle incite donc Jérusalem et Ankara à resserrer leurs liens. Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a invité des journalistes turcs à s’entretenir avec lui cette semaine. Il leur a déclaré que « l’Etat d’Israël souhaitait rétablir ses bonnes relations avec la Turquie ». Il a rappelé : « Nous sommes deux pays importants dans la région, puissants et stables ». Et de poursuivre : « Nous devons trouver les moyens de retrouver les liens qui nous unissaient par le passé. C’est important pour nos deux pays et également pour l’équilibre de notre région ».
 
De son côté, Erdogan s’abstient désormais d’attaquer publiquement Israël. Il a même fait davantage tout récemment : il a soutenu les positions du gouvernement israélien lorsque celui-ci s’est opposé, il y a trois semaines, aux Palestiniens qui tentaient de se faire admettre en tant qu’observateurs au sein de l’OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).