Tout a commencé il y a quelques jours quand la ministre israélienne de l’immigration et de l’intégration, Sofa Landver, a proposé un plan spécial pour inciter les juifs tunisiens à faire leur alya suite aux événements connus sous le nom de révolution du jasmin . En effet, depuis le soulèvement de la population et le départ de ses anciens dirigeants, une certaine incertitude plane sur l’avenir du pays. Il y aurait encore quelques 1 500 juifs dans le pays.
Il y a donc quelques jours, la ministre incitait vivement les juifs tunisiens à fuir leur pays et à venir en Israël et donc à bénéficier de la loi du retour et des avantages financiers qui y sont liés, comme ce qu’on appelle « le panier d’intégration » qui comporte des aides financières mais aussi des exonérations de taxes et des aides diverses pour s’installer en Israël. Mais dans le cas de la Tunisie, le gouvernement a même accepté d’augmenter sensiblement cette aide accordée en général aux juifs qui font leur alya. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré : "Nous savons qu'il y a une véritable détresse parmi les juifs de Tunisie, dont beaucoup voudraient émigrer en Israël. Nous allons augmenter l'allocation d'intégration pour leur permettre de le faire.
Les autorités tunisiennes ont vivement critiqué cette initiative et ce qu’elles appellent « l’ingérence d’un pays tiers dans leurs affaires intérieures ». C’est ainsi qu’un ministre a déclaré : « C’est un appel mal intentionné aux citoyens Tunisiens à immigrer en Israël dans une tentative de nuire à l'image de la Tunisie après la révolution et de susciter la suspicion sur sa sécurité, son économie et sa stabilité. La Tunisie est outrée par la teneur des déclarations émanant d'un responsable gouvernemental d'un pays qui persiste à nier le droit des réfugiés palestiniens au retour sur leur terre natale, défiant honteusement la légalité internationale. »
En Israël, c’est le ministère des affaires étrangères qui a àa son tour manifesté sa surprise aux réactions tunisiennes en déclarant par la voix de son porte parole Ygal Palmor : « "Nous sommes étonnés par le fait que des émigrants tunisiens se pressent par milliers aux portes de l'Europe et ne suscitent aucun commentaire du ministère tunisien des Affaires étrangères. En revanche, ce ministère bondit quand une vingtaine de juifs tunisiens immigrent en Israël". Et de fait d’après le porte parole de l’Agence Juive, seuls une quinzaine de juifs tunisiens auraient fait leur alya depuis la révolution de jasmin en décembre dernier.