Motivations commerciales ?
Interdiction d’exporter des loulavim en Egypte
Quelques mois avant la fête de Souccot, l’Egypte vient d’annoncer que, cette année, elle n’exportera pas de loulavim, ces branches de palmier nécessaires pour former le bouquet des quatre espèces.
Le ministre de l’Agriculture Amin Abdeh a été on ne peut plus formel. Cette année, son pays n’exportera pas de loulavim. Et ce, dit-il, pour protéger les douze millions de palmiers locaux dont 500.000 se trouvent dans la région nord du Sinaï. En effet, selon lui, nombreux sont ses compatriotes qui, voulant arrondir leurs fins de mois avant la fête de Souccot, coupent des branchages sans aucun contrôle, causant des dommages parfois irrattrapables.
Concrètement, on estime que 400 des 500.000 lulavim vendus chaque année en Israël viennent d’Egypte. Suite à l’annonce de la cessation des exportations, certains ont évoqué leurs craintes quant à une pénurie possible en matière de branchages. Mais, si l’on en croit d’autres, les agriculteurs israéliens pourraient bien être les grands bénéficiaires de cette disparition des loulavim égyptiens. En effet, selon le site Aroutz 7, le kibboutz Tirat Tzvi, situé dans la vallée du Jourdain, a vendu, l’an dernier 80.000 loulavim de bonne qualité et aurait pu en vendre 30.000 de plus sans la concurrence égyptienne.
«Savoir si l’Egypte est sérieuse ou s’il s’agit d’un moyen de faire monter les prix»
Certes, cela ne suffirait pas. Mais, a expliqué Moshé Zakkai, un responsable dudit kibboutz, « si la demande en est faite assez à l’avance », Tirat Tzvi pourrait en récolter 150.000 supplémentaires et d’autres kibboutzim de la région fourniraient les 300.000 manquants. « Nous devons seulement savoir à temps si l’Egypte est sérieuse ou s’il s’agit d’un moyen de faire monter les prix », a-til précisé. L’an dernier, en sus des loulavim venus d’Egypte ou de la vallée du Jourdain, les Israéliens ont utilisés des frondes de palmier provenant de Jordanie, de Jéricho et même de Gaza.
Catherine Garson
Actualité Juive
N° 1122 du 24 juin 2010