La Hongrie tenterait de faire oublier sa collaboration avec les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. A tel point que la principale organisation juive du pays a décidé de boycotter cette année les cérémonies organisées en souvenir de la Shoah.
Dans le cadre des célébrations marquant le 70e anniversaire de la déportation massive des Juifs vers les camps de concentration en mars 1944, le gouvernement hongrois a prévu d’inaugurer le 19 mars prochain un nouveau monument rappelant l’invasion du pays par l’Allemagne nazie où la Hongrie est délestée de ses responsabilités dans la Shoah.
Autre sujet préoccupant : un historien nommé en octobre 2013 par le gouvernement hongrois pour diriger un institut d’histoire a qualifié de « procédure administrative pour expulser les étrangers » les déportations des Juifs sous le régime de Horthy. Rappelons que 600 000 Juifs hongrois sont morts en déportation, dont 450 000 pendant l’occupation nazie du pays entre mars 1944 et début 1945.
A ces tentatives de réécrire l’histoire s’ajoutent des incidents antisémites de plus en plus nombreux ces derniers temps en Hongrie. C’est pour cette raison que le ministère israélien des Affaires étrangères a décidé de convoquer l’ambassadeur de Hongrie en Israël Andor Nagy pour obtenir certains éclaircissements.
Les faits apparaissent encore plus graves lorsque l’on sait que la Hongrie a été désignée à l'unanimité pour assumer en 2015 la présidence de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste. Une mission qui semble à présent tout à fait inappropriée…

