Le parti d’extrême droite hongrois Jobbik, connu pour ses positions nettement antijuives, « ne serait pas antisémite ». C’est du moins ce qu’affirme son leader Gabor Vona qui, pour montrer sa « bonne foi », a invité à une confrontation publique le rabbin de la Congrégation hongroise juive unifiée, le Rav Shlomo Koves.
Vona a pris cette initiative pour repousser les critiques dont sa formation politique fait l’objet dans son pays où elle est qualifiée, à juste titre, d’antisémite et de fasciste. Ses opposants ajoutent même qu’elle n’a pas sa place sur l’échiquier politique. Mais Vona cherche à prouver, de son côté, que son parti œuvre au contraire « pour le bien de la Hongrie ». Et c’est dans cette optique qu’il a invité le Rav Koves.
Le Rav Koves, qui est un chaliah Habad, a décliné l’invitation. Il a déclaré que, pour lui, ce débat ne servirait qu’à « jeter de la poudre aux yeux ». Il a rappelé que les dirigeants de Jobbik avaient fait suffisamment de déclarations antisémites en public pour le convaincre de leurs réelles orientations.
Et de préciser : « Les faits sont connus, les membres actifs du parti ont tenu des propos antisémites en public. Récemment, l’un des militants du parti a déclaré que l’antisémitisme n’était pas seulement un droit mais également un devoir pour tous ceux qui aimaient la patrie hongroise et qu’il fallait se préparer à une guerre armée contre les Juifs ».
Alors, pourquoi cette invitation ? Sans doute, selon le Rav Koves, parce que le parti a subi récemment un choc en découvrant que l’un de ses militants les plus acharnés, Csanad Szegedi, était … d’origine juive !