Des centaines de manifestants antisémites se sont rassemblés samedi à Budapest pour protester contre la tenue de la Conférence annuelle du Congrès Juif mondial, qui devait s’ouvrir le lendemain dans la capitale hongroise.

Au départ, la manifestation avait été interdite par le Premier ministre hongrois. Mais les protestataires n’ont pas baissé les bras et ont obtenu finalement l’appui du tribunal qui a décidé de l’autoriser.
 
Les instigateurs de ce mouvement de haine antijuive sont les leaders du parti d’extrême-droite hongrois Jobbik, dont l’importance ne fait que croître, de façon inquiétante, ces dernières années.

Son président, Gabor Vona, a été très clair lorsqu’il a pris la parole, n’hésitant pas à déclarer avec une fierté mal placée que la Hongrie était « la nation la plus antisémite d’Europe » et à rappeler qu’elle « refusait de lécher les pieds des Juifs ».   
 
Le ministre israélien de l’Energie Sylvan Shalom, qui a fait le déplacement pour le Congrès, a constaté lui aussi que l’antisémitisme, déjà très présent en Europe, était encore plus flagrant en Hongrie. Mais il s’est montré plutôt confiant et satisfait des propos du chef du gouvernement hongrois qui s’est engagé à prendre des mesures pour endiguer ce phénomène.
 
Le lieu choisi par le Congrès juif mondial n’a rien de fortuit, on l’imagine. Ses dirigeants tenaient, par leur choix, à exprimer leur solidarité avec la communauté juive locale et à rendre hommage aux 500 000 Juifs massacrés dans les camps nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.