Les Juifs de Hongrie sont encore bouleversés par la provocation flagrante du parti d’extrême droite Jobbik qui a tenu un meeting électoral dans une ancienne synagogue d’Esztergom. Cette ville de 30 000 habitants a été le berceau de la plus vieille communauté juive du pays.

Cette communauté comptait près de 1000 âmes au moment de son expulsion en 1526. Ensuite, quelques juifs y ont vécu à partir du XVIIIe siècle ; ils étaient 1 300 en 1930 et 450 en 1941.

Emmenés au départ dans un camp de travail avec des milliers d’autres Juifs, ils ont finalement été déportés en juin 1944 à Auschwitz. Seuls 52 d’entre eux ont survécu et ils n’étaient plus que 10 à Esztergom en 1970. 
 
La synagogue, restée intacte, est une magnifique bâtisse. A l’heure actuelle, elle sert de centre culturel où les gens se réunissent depuis 2006.

Pendant la réunion du parti d’extrême droite, connu pour ses thèses antisémites, une centaine de manifestants ont encerclé la synagogue, certains avec l’étoile jaune cousue sur leur vêtement. Plusieurs d’entre eux ont tenté de barrer le passage aux militants du parti mais la police les en a empêchés.  
 
Le leader du parti Jobbik a déclaré à ses partisans, au cours de la réunion, qu’ils n’avaient pas à avoir honte. Et de rappeler : « En tant que parti légal, nous avons obtenu près d’un million de voix en 2010 et nous avons le droit comme tout le monde de tenir ici notre meeting ».
 
Dans ce contexte, soulignons que le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué, la semaine dernière, l’ambassadeur de Hongrie en Israël, Andor Nagy, pour obtenir certains éclaircissements après la série d’incidents antisémites survenus dans son pays.