Des centaines de personnes se sont déplacées mercredi soir à Jérusalem pour participer à une soirée en souvenir du grand rabbin Henri Schilli zts’l, directeur du Séminaire israélite de France, à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition.

Cet hommage rendu à un homme exceptionnel a eu lieu en présence de ses enfants et petits-enfants. L’un d’entre eux n’est autre que l’actuel directeur du SIF, le rabbin Olivier Kaufmann, qui a pris la parole au cours de cet événement organisé en la synagogue Ohel Nehama, rue Chopin.
 
Animée par le journaliste Daniel Haïk, qui a évoqué brièvement les étapes principales de la vie du défunt, la soirée a débuté par le témoignage de la fille aînée du grand rabbin Schilli et de son épouse, Simone Schilli, Mme Nicole Naouri. Celle-ci a surtout évoqué ses souvenirs personnels liés à l’action de son père pendant la Seconde Guerre mondiale et son attitude courageuse en faveur des Juifs menacés de déportation.
 
Ces faits ont également été mentionnés par Mme Ida Akerman, pédiatre et psychanalyste, rescapée de la Shoah, qui a raconté comment le grand rabbin Schilli lui avait sauvé la vie pendant la tourmente et l’avait accompagnée, après la guerre, dans sa vie, étant présent à la Bar Mitsvah de son fils ainé et l’aidant à créer un office dans un quartier qui en était privé.
 
Mme Meyer-Moog a tenu elle aussi à raconter comment le grand rabbin Schilli s’était montré accueillant et protecteur pendant la guerre, et a terminé en disant qu’elle lui gardait une ‘reconnaissance éternelle’
 
Ensuite, un cours a été donné par le professeur Haïm Brezis, dont la famille était très proche des Schilli. Puis  d’autres personnes sont montées à la tribune pour exprimer leur admiration envers le grand rabbin Schilli. Parmi elles, des rabbins qui ont fait leurs études sous sa direction au SIF.
 
Son plus jeune fils, Jacques Schilli, qui vit en Israël, a clôturé la soirée par un témoignage touchant au cours duquel il a rappelé la personnalité attachante et les grandes qualités humaines de son père.  
 
Dans toutes les interventions, il a été souligné que le grand rabbin Schilli était un homme au « sourire bienveillant », qui faisait preuve d’une grande ouverture et de tolérance vis-à-vis de son prochain.
 
Henri Schilli est né à Offenbourg en Allemagne en mai 1906 et est décédé en mai 1975 à Paris. Orphelin très jeune, il a été placé avec sa sœur dans un orphelinat à Haguenau. Quelques années plus tard, il a été admis à l’Ecole Rabbinique (SIF) d’où il est sorti diplômé et a exercé dans plusieurs communautés de Paris et de la région parisienne. Il a également été aumônier des Eclaireurs Israélites de France (EIF).

Pendant la guerre, il s’est établi à Montpellier puis à Valence avec sa famille  et a fait preuve d’un altruisme et d’un courage remarquables, venant en aide aux Juifs en détresse. Il a notamment cherché à aider des Juifs internés dans des camps de personnes déplacées de la zone sud, réussissant à faire cacher ou évader de nombreux internés et à leur procurer des faux papiers. Cette action inlassable, évoquée pendant cet hommage, a sauvé la vie à de très nombreuses personnes qui lui ont gardé une reconnaissance infinie.

Yehi Zih’ro Barouh’.