Le président de la République française a prononcé lundi après-midi un discours à la Knesset. Il a tout d’abord déclaré devant les députés : « Je vous remercie sincèrement pour l’honneur que vous me faites, que vous faites à la France, en me permettant de m’exprimer ici, devant votre assemblée, la Knesset, symbole et incarnation de la démocratie israélienne ».

Dès le début de son allocution, François Hollande a fait allusion aux tensions qui ont précédé son voyage. On se souvient que le président de la Knesset Youli Edelstein avait refusé au départ de recevoir le président français parce que celui-ci ne voulait pas prendre la parole devant les députés. Finalement, la question a été réglée mais Hollande n’a pas résisté à la tentation d’évoquer l’incident.
 
Dans l’introduction de son discours, il a salué toutes les personnalités présentes. Lorsqu’il s’est tourné vers Edelstein, il a déclaré avec un sourire : « M. le président de la Knesset, qui a tant voulu que je m’adresse à cette assemblée ». Ces propos ont fait rire Edelstein, le Premier ministre et bien d’autres encore et tout le monde a applaudi.   
 
Hollande a poursuivi en déclarant aux députés : « Je vous remercie sincèrement pour l’honneur que vous me faites, que vous faites à la France,  en me permettant de m’exprimer ici, devant votre assemblée, la Knesset, symbole et incarnation de la démocratie israélienne ».
 
Il a ensuite évoqué la création de l’Etat après la Shoah qui a décimé le peuple juif, soulignant qu’Israël était né d’une « irrésistible volonté » et rappelant le rêve d’Herzl. Et d’ajouter : « Si Israël vit, si Israël existe, vous ne le devez qu’à vous-mêmes ».
 
Hollande a ensuite fait l’éloge de la société israélienne et du développement spectaculaire de son économie et de ses technologies, qui a su garder toutefois « son esprit pionnier ». Il a rappelé également le haut niveau des universités israéliennes et mentionné les noms de savants et autres personnalités qui se sont distingués à l’échelle mondiale, proposant une coopération fructueuse entre « pays amis ».
 
 « La France a toujours été du côté d’Israël dès les premiers jours, a encore dit François Hollande, pour affirmer son droit à l’existence. Soixante ans après, je viens exprimer ici au nom de la France, comme François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy l’avaient fait avant moi, l’amitié de la France pour Israël ».
 
Hollande a ensuite évoqué la tragédie de Toulouse et s’est engagé à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité et la pérennité de la communauté juive de France.
 
Abordant finalement les questions diplomatiques, Hollande a parlé du droit et du devoir d’Israël de se défendre. Puis il a parlé de la « prolifération », soulignant que « la France ne laisserait pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire », provoquant des applaudissements massifs.
 
Estimant que la question pouvait être réglée par voie diplomatique, il a toutefois ajouté que »les ‘5 plus un’ avaient fait des propositions sérieuses et crédibles » après des années de négociations stériles. Il a réclamé des « mesures concrètes et vérifiables » de la part des autorités iraniennes. Et d’ajouter : « Nous maintiendrons les sanctions tant que nous n’aurons pas la certitude du renoncement définitif et irréversible de l’Iran à son programme nucléaire militaire ».  A cela aussi, il a été très applaudi.
 
Hollande a finalement abordé la question du conflit au Proche-Orient : parlant d’abord du drame syrien, il a ensuite déclaré : « Le dernier enjeu, c’est celui de la paix et de la négociation entre Israël et la ‘Palestine’. Je ne suis pas venu pour vous donner des leçons mais pour vous parler avec sincérité et franchise dans un absolu respect de ce que vous avez à décider vous-mêmes. Mais vous décidez aussi pour la région et le monde entier… « .
 
Parlant de la nécessité de « conclure un accord définitif de paix », Hollande s’est dit « conscient des difficultés et des obstacles qu’Israël devait surmonter ».   Et d’affirmer ensuite : « La position de la France est connue : c’est un règlement négocié pour que l’Etat d’Israël et l’Etat de Palestine, ayant tous deux Jérusalem pour capitale, puissent coexister en paix et en sécurité. Deux Etats pour deux peuples ».
 
Un peu plus loin, Hollande a prôné la création d’un Etat palestinien, « construit sur des bases solides, qui devra être viable ». Et d’ajouter : « C’est pourquoi la ‘colonisation’ doit cesser car elle compromet la solution des deux Etats ». Il a conclu son discours par ces quelques mots en hébreu : « Hayim Aroukim Veshalom Leam Israël », ce qui signifie : « Longue vie et paix au peuple d’Israël ».    
 
François Hollande achève ce mardi sa visite en Israël. Avant de rentrer en France, il ira se recueillir dans la matinée devant les tombes des quatre victimes juives du massacre perpétré par le terroriste Merah à l’école Otsar Hatora de Toulouse. Il découvrira ensuite, dans le cadre d’une exposition, les dernières réalisations technologiques d’Israël.