Faut-il seulement prouver à l’Union européenne que le Hezbollah était impliqué dans l’attentat anti-israélien de Bourgas, en juillet 2012, pour que celle-ci admette enfin qu’il s’agit d’une organisation terroriste ?
Qu’en est-il alors de toutes les autres opérations dirigées par Hassan Nasrallah, suffisantes pour que ce mouvement libanais d’obédience chiite soit reconnu comme nuisible, dangereux et criminel ?
Certains prétendent que si le Hezbollah est inscrit sur la liste européenne des organisations terroristes, cela risque de provoquer de nouvelles tensions au Sud Liban.
En tout état de cause, d’après le porte-parole du quai d'Orsay Philippe Lalliot, la question devrait être débattue dès lundi au conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
L’option envisagée est la suivante : si l’enquête menée en Bulgarie prouve que le Hezbollah est directement responsable de l’attentat de Bourgas, où cinq Israéliens et un Bulgare ont trouvé la mort, des sanctions seront prises contre certains membres du mouvement terroriste. Reste à savoir quelles mesures sont envisagées. Pour le moment, les Européens restent discrets et prudents à ce sujet.
Le Canada adopte des positions bien plus fermes : il a exhorté l’UE à inscrire le Hezbollah sur sa liste d’organisations terroristes, en rappelant qu’il existait de nombreuses preuves attestant que l'organisation libanaise commettait des actes terroristes dans le monde avec l’aide de l’Iran.
Il convient de rappeler dans ce contexte que d’après l’enquête bulgare, un ressortissant canadien aurait participé à l’attentat de Bourgas. Suite à cette information, le ministère canadien de l’Immigration envisage sérieusement de retirer la nationalité canadienne à ses citoyens condamnés pour des actions terroristes.