1. Il n’y a pas de lois de deuil pendant Shabbat.
Cela implique que le jeûne du 9 Av étant repoussé cette année au lendemain, on pourra manger la Séouda Shelishit –le 3e repas du Shabbat, en fin d’après-midi–jusqu’au coucher du soleil, et consommer toutes sortes de plats, de viande et de vin. On consommera ce repas dans la joie, en chantant, comme il est d’usage. Il n’y aura pas cette année de Séoudat Mafseket – le repas d’endeuillé que nous mangeons par terre avant Tisha béAv.
2. En temps normal, les ashkénazes s’abstiennent de se laver à l’eau chaude durant cette semaine, mais tolèrent à la veille du Shabbat ‘Hazon de se laver à la tête, les mains et les pieds. Cette année, ils veilleront a priori à achever ces préparatifs avant midi – car ensuite, on entre dans l’après-midi du 8 Av, dans lequel débutent certaines coutumes de deuil.
Pour aller plus loin… cette loi provient du fait que le Rama considère la date du 9 Av comme le jour de deuil essentiel, même lorsqu’il tombe à Shabbat. Tandis que pour les séfarades, il leur sera permis de se laver normalement, au même titre que dans la 2e période – de Rosh Hodesh jusqu’au Shabbat Hazon.
3. Selon tous les avis, on ne se promènera pas pendant ce Shabbat.
4. Séouda Shelishit. Le Shabbat après-midi, on consommera tous les plats que l’on veut et l'on chantera à table. Certains préconisent d’éviter de consommer ce repas en présence d’invités. Néanmoins, celui qui reçoit toujours des invités ne s’en abstiendra pas, car ce changement de comportement sera interprété comme un usage de deuil. Trois hommes qui ont mangé ensemble diront le Zimoun avant le Birkat haMazon.
Attention: Il faut veiller à achever ce repas avant le coucher du soleil ! Informez vos amis de cette mise en garde.
5. Mekhin.
Il est interdit pendant Shabbat de préparer ce dont on a besoin pour un jour profane. Par ex. il est défendu à Shabbat de laver la vaisselle lorsque notre seule intention est de ne pas avoir à le faire après Shabbat. Ainsi, il faudra attendre que Shabbat sorte totalement pour préparer tout le nécessaire pour Tisha béAv –après la sortie de 3 petites étoiles, à l’heure indiquée dans vos calendriers locaux.
6. On ne pourra pas sortir un livre de Kinot de l’armoire pendant Shabbat si on ne lit pas un peu dedans pendant Shabbat. [Pensez à préparer les affaires de Tisha béAv avant Shabbat.] De même, on ne changera ses habits de Shabbat qu’après la sortie des 3 étoiles.
Avis aux responsables de synagogue: fixez l’heure d’Arvit assez tard pour que les fidèles aient le temps de s’organiser après la sortie de Shabbat. D’autant plus que, tant que Shabbat n’est pas complètement sorti, il vous est interdit de préparer quoi que ce soit en vue du jeûne!
7. La Havdala.
à la sortie du Shabbat 9 Av, qui entre directement dans le jeûne de Tisha béAv reporté au 10. Il n’est évidemment pas possible de dire la Havdala à la sortie de Shabbat, et on la dira le lendemain soir, à la fin du jeûne, avant de manger ou de boire. Reste à définir la conduite à adopter avec l’interdit de faire un travail, ou avec les Berakhot des Bessamim et de la bougie…
8. On s’abstient de se vêtir de beaux habits à Tisha béAv. Or, il est défendu de changer ses habits de Shabbat tant que Shabbat n’est pas sorti. Aussi, à la sortie des 3 étoiles, on dira ‘Baroukh haMavdil…’, on se changera, et on ôtera ses chaussures de cuir.
9. Si possible, il est souhaitable d’apporter à la synagogue, après Shabbat, ses chaussures en toile et sa chemise/veste de semaine, et d’attendre de répondre à ‘Barekhou Et Hashem haMevorakh’ du début de Arvit pour ôter ses vêtements de Shabbat. On se déchaussera alors sans toucher les chaussures avec les mains; si on les a touchées, on se rincera le bout des doigts, ou les frottera dans un linge propre.
10. A la synagogue, on ne dira pas les Psaumes d’usage d’avant Arvit. On veillera particulièrement à ne pas oublier Ata ‘Honantanou dans la Amida, puisqu’on ne dit pas d’autre Havdala jusqu’à demain soir. [Si on l’a omis et que l’on a commencé la Berakha suivante, on ne se reprendra pas, mais on dira après la Amida ‘Baroukh haMavdil…’ – au cas où l’on ne l’a pas dit avant de se changer.]
11. Une femme qui ne prie pas Arvit veillera elle aussi à dire ‘Baroukh haMavdil avant de faire une action interdite à Shabbat.
12. Méorei haEsh. Après la Amida, avant la Meguilat Eikha, on allume une bougie de Havdala et on dit la Berakha de Boreh Méorei haEsh. Si on oublie de la dire à ce moment-là, on pourra la réciter durant toute la nuit. Mais dès le petit-matin, on ne pourra plus la dire, pas même à la sortie du jeûne lorsqu’on dira la Havdala sur le vin.
Une femme séfarade dira cette Berakha sur une bougie; par contre, pour une ashkénaze, les avis sont partagés. Si elle ne peut pas s’en faire acquitter par un homme, elle la dira quand même.
On ne dit pas de Berakha sur les Bessamim –herbes parfumées– pendant Tisha béAv, afin de ne pas atténuer le deuil. [Certains pensent qu’il faut s’abstenir de les humer durant tout le jeûne.]
Rav Harry Dahan pour 5 minutes éternelles