Parachath Beha?alothekha ? Pessa?h chèni
Parmi les nombreux sujets que traite la parachath Beha?alothekha figure l’institution de Pessa?h chèni :
« Parle aux enfants d’Israël en disant : Un homme, lorsqu’il sera impur pour une âme, ou est en voyage au loin , il fera Pessa?h à Hachem » ( Bamidbar 9, 10).
Qu’est-ce qu’un « voyage au loin » ?
Deux conceptions s’opposent : Celle de rabbi ?Aqiva , qui considère que voyage au loin celui qui se trouve plus loin que Modi?in , et celle de rabbi Eliézèr , pour qui est déjà éloigné celui qui a franchi le seuil du Sanctuaire ( Pessa?h im 93b).
Cette controverse, commente Vedibarta bam , doit être considérée d’un point de vue spirituel, et pas seulement géographique.
Le mot Modi?in provient du mot mada’ , à la fois connaissance et étude. Etre plus loin que Modi?in veut dire par conséquent manquer de connaissances en Tora , se trouver éloigné du peuple juif.
Pour rabbi Eliézèr , l’éloignement dont parle le verset s’applique, non plus à l’ignorant, mais à celui qui, malgré ses connaissances, leur est devenu indifférent et a cessé toute pratique des mitswoth . Il sait que le Sanctuaire est saint, mais il en a « franchi le seuil » et refuse d’y pénétrer à nouveau.
Les deux « éloignements », celui de rabbi ?Aqiva comme celui de rabbi Eliézèr , aboutissent au même résultat, mais ils ne sont pas désespérés. Pessa?h chèni est là pour nous apprendre que même l’ignorant, celui qui « se trouve plus loin que Modi?in », et l’érudit devenu indifférent, celui qui « a franchi le seuil du Sanctuaire », restent les bienvenus s’ils font retour aux valeurs de la Tora .
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Haftarath parachath Beha?alothekha ? Qui est Tséma?h ?
La haftara de la parachath Beha?alothekha est extraite du livre de Zacharie, l’un des plus mystérieux de la Bible.
On y trouve le verset suivant, prononcé par un ange qui parlait au nom de Hachem :
« Ecoute donc, Josué, le kohen gadol , toi et tes compagnons qui sont assis devant toi, car ce sont des hommes aptes à réaliser des miracles ; car Moi, Je ferai venir Mon serviteur Tséma?h (littéralement : ?germe? ou ?rejeton?) » (3, 8).
Qui est ce Tséma?h , présenté comme un serviteur de Hachem ?
Un premier élément de réponse nous est fourni au verset 12 du chapitre 6 du même livre : « Ainsi parle Hachem des armées, disant : Voici un homme dont le nom est Tséma?h , et il germera ( yitsma?h ) sous lui, et il bâtira le temple de Hachem . »
Les commentateurs suggèrent diverses explications sur l’identité de ce Tséma?h :
Pour Rachi , Radaq et Ibn Ezra , il s’agit de Zeroubavel , ainsi nommé, comme l’explique la Guemara ( Sanhédrin 38a), parce qu’il avait été engendré en Babylone ( zéra’ bavel ). Et quel était son vrai nom ? Néhémie, fils de ?Hakhalia , auteur du livre biblique du même nom.
Malbim complète cette explication en indiquant que si Zeroubavel est appelé Tséma?h , c’est aussi parce qu’il représente la semence ( zéra’ ) à partir de laquelle sera engendré le Messie lors de l’ultime délivrance.
Ajoutons encore une remarque de Radaq : Le Messie est parfois appelé Mena?hem . Or, la guematria (« valeur numérique des lettres composant un mot ») de Mena?hem est la même que celle de Tséma?h .
Jacques KOHN.