Comment la Grèce, Etat démocratique, peut-elle admettre dans son parlement un parti néonazi qui affiche clairement ses idées et clame sans réserve son souhait de voir une nouvelle Shoah?

C’est la question que se pose l’ancien rabbin de la communauté juive de Salonique, le Rav Mordechai Frizis , dans une interview accordée au site d’Aroutz Shéva en hébreu.

Rappelons que cette formation d’extrême droite (Chrissi Avghi – Aube Dorée) dirigée par Nikolaos Mihaloliakos, ouvertement raciste et antisémite, vient de remporter 6,9 % des suffrages lors des législatives du 6 mai dernier en Grèce. Cela signifie que le parti sera représenté par 21 députés au nouveau parlement.

Le Rav Frizis, commentant cette élection, tente de trouver une explication : « Beaucoup de gens ont voté pour ce parti en raison des difficultés économiques désespérantes que doit affronter leur pays. On revient cent ans en arrière en accusant les Juifs d’être responsables de cette situation ».

Mais pour le Rav Frizis, ce n’est pas le premier signe alarmant apparaissant en Grèce. « L’an dernier, précise-t-il, un leader néonazi a été poursuivi en justice pour son livre appelant à l’extermination du peuple juif et il a été acquitté par le tribunal ». Il a ajouté que les Juifs grecs étaient inquiets.  

Et de conclure : « Quand un tel événement survient, les Juifs doivent se réveiller. Je ne parle pas seulement des Juifs de Grèce; ce phénomène peut s’étendre à d’autres pays, comme l’Italie, la France ou l’Espagne qui doivent faire face eux aussi, ces derniers temps, à des problèmes économiques sérieux. Il ne faut en aucun cas permettre à des partis néonazis d’obtenir une quelconque légitimité en Europe ».