La petite communauté juive de Salonique a marqué un triste événement : le 70e anniversaire de l’extermination dans le camp de la mort d’Auschwitz de 50 000 de ses membres. Près de 98 % de la population juive totale de cette ville connut la mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette commémoration s’est effectuée dans une atmosphère tendue, en raison du regain d’antisémitisme en Grèce.
Ce sentiment d’animosité à l’égard des Juifs serait le résultat des difficultés économiques très graves qui affectent le pays à l’heure actuelle. On sait malheureusement que l’antisémitisme peut ressurgir en période de crise, le Juif devenant alors le bouc émissaire alors qu’il n’en est évidemment pas responsable.
« La situation est très préoccupante, étant donné que 60 % des jeunes se trouvent aujourd’hui au chômage », a souligné le chef de la communauté juive locale David Shaltiel, qui est également le président de l’Union des Communautés juives de Grèce.
Et de préciser : « Pour le moment, ils s’en prennent au million d’immigrants arrivés dans le pays. Mais nous avons le sentiment que si on ne les arrête pas, cela nous touchera également ».
Il faut dire qu’un parti politique néo-nazi, « Aube dorée », qui au départ ne concernait qu’une infime minorité, a pris de l’importance au parlement grec avec 18 sièges sur un total de 300, suscitant de sérieuses inquiétudes.
Les autorités grecs considèrent cette formation comme dangereuse et prépareraient une nouvelle loi pour limiter son influence. Mais parviendront-elles à freiner réellement ses activités ?
Avant la Shoah, Salonique comptait une communauté juive très importante, qui était d’origine séfarade. La plupart de ses membres étaient arrivés en Grèce au moment de l’Inquisition en Espagne en 1492. Aujourd’hui, les Juifs de Salonique sont inquiets…